Drogue

Gaz hilarant : des bébés désormais touchés par les conséquences des intoxications

Deux nourrissons, dont la mère consommation du protoxyde d’azote pendant la grossesse, ont présenté des troubles neurologiques à la naissance, selon les autorités sanitaires françaises.

  • Ian_Redding/iStock
  • 17 Avr 2025
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    "En hausse continue" depuis 2020. Dans un communiqué commun, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et Santé publique France alerte sur les intoxications liées à l’usage détourné du protoxyde d’azote, "proto" ou "gaz hilarant". Pour rappel, ce produit incolore, d’odeur et de saveur légèrement sucrées, qui est majoritairement consommé par des adolescents et des jeunes adultes, est habituellement utilisé dans le champ médical, mélangé à de l’oxygène pour son action anesthésiante/analgésiante, ou dans le domaine culinaire, pour les siphons à chantilly. Face à des signalements inquiétants, une loi sur la prévention des usages dangereux du protoxyde l’azote a été promulguée en 2021.

    Depuis cinq ans, l’ANSM surveille cet usage détourné du protoxyde d’azote non médical avec une enquête d’addictovigilance, qui est complétée par l’analyse des données des centres antipoison et de toxicovigilance. Selon les données recueillies, 472 signalements liés à la consommation de gaz hilarant ont été enregistrés par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance en 2023, soit 30 % de plus qu’en 2022. Quant aux centres antipoison et de toxicovigilance, ils ont reçu 305 signalements, soit 20 % de plus qu’en 2022.

    Troubles neurologiques : deux bébés touchés après avoir été exposés au protoxyde d'azote dans l’utérus

    "La part des signalements concernant des femmes augmente. (…) Parmi ces signalements d'abus, d'usage détourné et de dépendance, 92 % font état d’une consommation de doses élevées et de l’utilisation de bonbonnes de grand volume. 50 % d’entre eux relatent une consommation quotidienne", ont précisé les autorités sanitaires. Pour la première fois, en 2023, les centres ont reçu les signalements de deux nouveau-nés présentant des troubles neurologiques à la naissance dans un contexte d’usage détourné et répété du protoxyde d’azote, qui entraîne une dépendance, par la mère pendant la grossesse.

    Car oui, la consommation de "proto" n’est pas sans conséquences. En effet, celle-ci peut provoquer des complications graves, comme des troubles de l’usage, des problèmes neurologiques (troubles sensitifs et/ou moteurs avec des engourdissements, des faiblesses musculaires, voire une perte de la capacité à marche), des douleurs nerveuses intenses, des troubles de la coordination, des troubles urinaires, des problèmes cardiovasculaires et des symptômes psychiatriques (hallucinations, épisodes délirants, troubles de l’humeur). "Le protoxyde d’azote modifie les sensations et diminue les réflexes."

    Gaz hilarant : que faire en cas d’intoxication ?

    Les autorités sanitaires insistent sur le fait que les femmes enceintes ou souhaitant avoir un enfant ne doivent pas consommer du protoxyde d’azote en raison des risques pour le bébé. "Si, après en avoir consommé, vous ressentez des engourdissements dans les bras et les jambes, une sensation de brûlure ou de décharge électrique, des picotements, une perte du toucher, des difficultés à marcher ou à bouger consultez un professionnel de santé ou contactez votre centre antipoison (01 45 42 59 59). Si vous ou quelqu’un de votre entourage présente une sensation de malaise, des difficultés à respirer ou des troubles de la conscience, contactez rapidement un numéro d’urgence (urgence médicale au 112, Samu au 15, pompiers au 17)."

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    JDF

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