Epidémie

Chikungunya à La Réunion : l’inquiétude persiste malgré la baisse des cas

Déjà six décès confirmés, plus de 100.000 personnes potentiellement infectées... L’épidémie de chikungunya à La Réunion inquiète toujours malgré les premiers signes de ralentissement.

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  • 17 Avr 2025
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    Depuis le début de l’année, le virus du chikungunya a fait son retour à La Réunion, provoquant une flambée sans précédent depuis 2010. Un nouveau bilan publié par Santé publique France le 16 avril fait désormais état de six décès liés à la maladie, contre deux dans le précédent rapport. Toutes les victimes étaient âgées de "plus de 70 ans" et souffraient de comorbidités. Mais ce chiffre pourrait encore augmenter : "Plusieurs décès sont en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya", précise l’agence sanitaire.

    Vers une accalmie ?

    Bien que l’épidémie soit toujours en cours, une baisse du nombre de nouveaux cas a été observée. Entre le 31 mars et le 6 avril, 4.913 personnes ont été contaminées, contre près de 6.300 la semaine précédente. "Les indicateurs en lien avec le chikungunya en médecine de ville et aux urgences amorcent une baisse", note Santé publique France, tout en soulignant qu’il faudra encore deux semaines pour confirmer un véritable recul. Au CHU Sud, l’hôpital le plus touché, l’activité des urgences a chuté de 22 %.

    Officiellement, plus de 33.000 cas ont été confirmés depuis janvier. Mais le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de l'île, Gérard Cottelon, cité par France Info, juge ce chiffre "faux" : selon lui, "plus de 100.000" Réunionnais auraient en réalité été infectés, dans une population totale d’environ 900.000 habitants. Cette sous-estimation s’explique notamment par le fait que tous les patients ne consultent pas ou ne se font pas dépister.

    Un virus toujours dangereux

    Depuis la reprise de l’épidémie, 224 hospitalisations de plus de 24 heures ont été enregistrées, dont 196 directement liées au chikungunya. Les nourrissons de moins de six mois et les personnes de plus de 65 ans représentent les principales populations à risque. Quarante-et-un cas graves ont été signalés pour l’instant. L’épisode actuel réveille le souvenir douloureux de l’épidémie de 2005-2006, qui avait frappé 260.000 personnes et causé 225 morts sur l’île.

    En l’absence de traitement curatif, les autorités misent sur la vaccination pour enrayer la propagation de l’épidémie. Depuis le 7 mars, les personnes de 65 ans et plus avec comorbidités peuvent recevoir gratuitement une dose du vaccin Ixchiq (Valneva). Les 40.000 premières doses ont été déployées dans ce cadre.

    A noter que La Réunion n’est pas la seule touchée : des cas ont également été recensés à Mayotte, Maurice et Rodrigues. Une propagation qui rappelle l’importance de la prévention contre ce virus transmis par le moustique tigre.

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    JDF

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