Alimentation

Croissance : le grignotage peut empêcher les enfants de grandir

Le fait de grignoter modifie les niveaux de certaines hormones. Cela peut perturber la croissance des enfants. 

  • Victoria Popova/istock
  • 16 Avr 2025
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    L’alimentation a de nombreuses conséquences sur la santé. Dans la revue Journal of Clinical Investigation, des scientifiques montrent que cela peut influer sur la croissance. Ils ont découvert que le fait de grignoter pouvait avoir un impact sur la manière dont les enfants grandissent. 

    Quel est l'impact du grignotage sur l'organisme et sur la croissance ? 

    "Compte tenu de l'évolution actuelle des repas à heure régulière, petit-déjeuner, déjeuner et dîner, au profit du grignotage, nous avons voulu comprendre si et comment ce changement pouvait avoir des implications potentielles sur la croissance", explique le Dr Tim Wells, auteur principal de l’étude, et chercheur à l'École de biosciences de l'Université de Cardiff au Pays de Galles. Avec son équipe, ils ont d’abord mené un essai sur des rongeurs de laboratoire. Leur objectif était de comparer les variations des taux de deux hormones liées à la croissance, en fonction du type d’alimentation : l’hormone de croissance et la ghréline. Cette dernière favorise la libération de l’hormone de croissance, qui va elle-même accélérer la croissance infantile et contribuer au maintien des tissus et des organes tout au long de la vie. En plus des changements hormonaux, ils ont observé l’ossature des animaux. 

    "Nous avons pu mesurer l'impact de l'alimentation par grignotage et par repas chez des rats et des souris en mesurant la largeur du cartilage de croissance du tibia, un marqueur précis de la croissance chez ces animaux, précise le Dr Amanda Hornsby, de l'École de biosciences de l'Université de Cardiff. Nous avons constaté que la croissance squelettique était accélérée chez les souris qui prenaient des repas à rythme régulier."

    Grignotage : l'absence de repas structurés perturbe la croissance des enfants 

    Ces résultats ont été complétés par une étude chez des participants humains. "Nous avons constaté qu'une alimentation continue maintenait les niveaux de ghréline, l'hormone de la faim, élevés chez l'Homme, comme s'il avait encore faim, souligne le Dr Wells. Cela a conduit à des niveaux d'hormone de croissance constamment élevés." Or, il explique que pour favoriser efficacement la croissance, les niveaux d'hormone de croissance doivent présenter des fluctuations avec des pics. "Par conséquent, l'absence de pics d'hormone de croissance induits par une alimentation continue pourrait entraver la croissance chez l'Homme", conclut-il.

    En parallèle, les niveaux constamment élevés de ghréline, liés au grignotage, envoient un signal de famine à l’organisme, ce qui peut ralentir la croissance, même en présence d'un apport suffisant en nutriments. Cette partie de l’étude a été réalisée uniquement auprès de participants garçons, indiquent les auteurs. D’autres essais seront nécessaires pour confirmer ces résultats chez les filles, mais pour ces scientifiques, ces premiers résultats confirment déjà l’importance d’une alimentation structurée et saine. 

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    JDF

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