Examen médical
IRM : votre régime alimentaire peut accroître les risques d’effets secondaires
L'acide oxalique, une molécule présente dans de nombreux aliments, peut générer des nanoparticules de gadolinium, un métal utilisé dans les produits de contraste pour l’imagerie par résonance magnétique, dans les tissus des êtres humains.

- Par Geneviève Andrianaly
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- Smederevac/iStock
Avant les examens médicaux, notamment l’imagerie par résonance magnétique, des produits de contraste à base de gadolinium, un métal étroitement lié à d'autres molécules et est excrété par le corps, peuvent être injectés chez les patients afin d’avoir des images plus nettes. Si chez certains, aucun effet indésirable ne survient, chez d’autres, ce métal pourrait présenter des risques plus importants pour la santé que ce que l'on savait jusqu'à présent. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique (États-Unis) ont effectué une étude publiée dans la revue Magnetic Resonance Imaging.
"La pire maladie causée par les produits de contraste pour l’IRM est la fibrose systémique néphrogénique"
Dans le cadre des travaux, l’équipe s’est intéressée et concentrée sur l'acide oxalique, que l'on trouve dans de nombreux aliments d'origine végétale, notamment les épinards, la rhubarbe, la plupart des noix et des baies et le chocolat. La raison ? Ce composé se lie aux ions métalliques. Ce processus contribue à la formation de calculs rénaux, qui résultent de la liaison de l'oxalate avec le calcium. Par ailleurs, l'acide oxalique se forme également dans l'organisme lorsque l'on consomme des aliments ou des suppléments contenant de la vitamine C.
Après des expériences en éprouvette, les scientifiques ont constaté que l'acide oxalique entraînait la précipitation de quantités infimes de gadolinium hors du produit de contraste et la formation de nanoparticules, qui s'infiltraient ensuite dans les cellules de divers organes. "La pire maladie causée par les produits de contraste pour l’imagerie par résonance magnétique est la fibrose systémique néphrogénique. Des personnes ont succombé après une seule dose. Cette maladie peut entraîner un épaississement et un durcissement de la peau, du cœur et des poumons, ainsi qu'une contracture douloureuse des articulations", a signalé Brent Wagner, qui a dirigé les travaux.
Des nanoparticules de gadolinium se forment lorsque le métal entre en contact avec l’acide oxalique
L’ingestion d’acide oxalique jouerait un rôle. "Certaines personnes peuvent former ces nanoparticules, d'autres non, et cela peut être dû à leur milieu métabolique. Il se peut qu'elles soient dans un état oxalique élevé ou dans un état où les molécules sont plus enclines à se lier au gadolinium, ce qui conduit à la formation de nanoparticules. C'est peut-être la raison pour laquelle certains adultes présentent des symptômes aussi terribles et une réaction aussi massive à la maladie, alors que d'autres se portent bien", a expliqué l’auteur principal de l’étude avant d’ajouter : "Je ne prendrais pas de vitamine C si je devais passer une IRM avec contraste en raison de la réactivité du métal." Actuellement, l’équipe recherche des moyens d'identifier les personnes les plus exposées aux produits de contraste à base de gadolinium. Pour une nouvelle recherche, elle met en place un registre international de patients qui comprendra une collecte d'échantillons de sang, d'urine, d'ongles et de cheveux, qui pourraient fournir des preuves de l'accumulation de gadolinium dans l'organisme.