Fécondité

Contraception non hormonale : et si les anticorps étaient la solution ?

Des chercheurs ont découvert qu’un petit fragment d’anticorps pouvait empêcher la fécondation en ciblant une protéine située à la surface de l’ovule.

  • Liudmila Chernetska/istock
  • 15 Avr 2025
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    Depuis plusieurs années, les contraceptifs hormonaux sont en perte de vitesse principalement à cause de leurs effets secondaires et de la méfiance croissante des femmes pour ces produits. Et bonne nouvelle pour elle, une découverte de Karolinska Institutet pourrait aboutir à une nouvelle solution sans hormone.

    Les chercheurs expliquent dans la revue PNAS qu’un petit fragment d'anticorps modifié parvient à bloquer la fécondation en ciblant une protéine à la surface de l’ovule, baptisée ZP2.

    L’anticorps rend l’ovule impénétrable

    Plus précisément, l’équipe a observé l'interaction entre l'anticorps IE-3, connu pour prévenir la fécondation chez la souris, et ZP2, une protéine clé de la couche externe de l'ovule impliquée à la fois dans la liaison des spermatozoïdes et dans le blocage de la polyspermie.

    Les chercheurs ont alors découvert qu’une version modifiée et plus petite de l'anticorps (scFV) empêche la conception, en entravant la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule. Et la méthode est efficace. Lors de tests effectués avec des ovules de souris, aucune fécondation n’a eu lieu.

    "Malgré sa petite taille, le fragment est resté efficace, réduisant ainsi les effets secondaires potentiels", note Luca Jovine, professeur de biologie structurale et auteur de la recherche dans un communiqué.

    Le scientifique et ses collègues précisent que leur fragment d'anticorps n’a pas de région Fc. Ce qui constitue une avancée importante pour la mise au point d’une contraction non hormonale sûre. En effet, le blocage de la fécondation à la surface de l'ovule avait déjà été étudié auparavant, mais les anticorps avaient alors été jugés inadaptés en raison de possibles réponses immunitaires déclenchées par cette région Fc.

    Contraception et anticorps : il faut transposer la découverte chez l’humain

    Pour les chercheurs, pas de doute : leur fragment d’anticorps modifié constitue "la base d'une méthode contraceptive ciblée et réversible qui évite les risques liés aux hormones". La prochaine étape de la recherche est de pouvoir développer un anticorps similaire ciblant le ZP2 humain et s’assurer que son fragment scFV peut bloquer la fécondation.

    "Si cette approche s'avère concluante lors des expériences de FIV, la phase suivante se concentrera sur l'évaluation de la sécurité, de la stabilité et des méthodes d'administration potentielles, permettant ainsi aux chercheurs de se rapprocher d'une méthode contraceptive sans hormone à usage humain", concluent les auteurs.

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    JDF

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