Grossesse

Pré-éclampsie : un test sanguin permet de prédire le risque

Des chercheurs ont mis au point un test sanguin capable d’évaluer le risque de pré-éclampsie, et sa gravité, des mois avant les premiers symptômes. Il est basé sur les signatures moléculaires de la pathologie. 

  • Rabizo/istock
  • 16 Avr 2025
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    Pourra-t-on bientôt détecter le risque de pré-éclampsie avec une simple prise de sang ? Dans Nature Communications, des scientifiques de l’entreprise de biotechnologie Mirvie présentent les résultats d’une étude qu’ils jugent "révolutionnaire". Ces spécialistes ont réussi à identifier la signature moléculaire de la pré-éclampsie, une complication de la grossesse, permettant de mettre au point un test sanguin.

    Pour rappel, la pré-éclampsie provoque une hypertension artérielle et une augmentation de la quantité de protéines dans les urines. "S’il n’est pas traité, ce syndrome entraîne de nombreuses complications pour la mère et son enfant", rappelle l’Inserm. Dans ces travaux récents, les chercheurs ont utilisé les données associées à plus de 9.000 grossesses. Leur objectif premier était de découvrir des signatures ARN permettant de distinguer les troubles hypertensifs graves et légers de la grossesse des mois avant l'apparition des symptômes. Ensuite, ils ont mis au point un test sanguin pour repérer ces molécules.  

    Distinguer les formes sévères des formes légères de la pré-éclampsie 

    "Les résultats montrent que ce simple test sanguin permet d'identifier 91 % des grossesses susceptibles de développer une pré-éclampsie prématurée chez les femmes de 35 ans et plus sans pathologies préexistantes à haut risque, et ce plusieurs mois avant l'apparition des symptômes", concluent les auteurs de cette étude. Le test permet de prédire le risque dès 17 semaines de grossesse et jusqu’à 22 semaines. "Les femmes présentant un résultat à faible risque ont 99,7 % de probabilité de ne pas développer de pré-éclampsie prématurée", complètent-ils. 

    Pour le Dr Thomas McElrath, vice-président du développement clinique chez Mirvie et spécialiste en médecine fœto-maternelle au Brigham and Women’s Hospital de Boston, dans le Massachusetts, cette étude est un tournant dans la prise en charge de la grossesse. "Il est important de noter que ces résultats démontrent pour la première fois les signatures moléculaires uniques qui distinguent les troubles hypertensifs graves et légers de la grossesse, ce qui nous conforte dans l'idée d'une approche beaucoup plus précise et personnalisée pour les grossesses à risque", indique-t-il. 

    Pré-éclampsie : un test sanguin prochainement commercialisé 

    Aux États-Unis, les taux de pré-éclampsie ont presque doublé au cours de la dernière décennie. La pathologie concerne une grossesse sur 12 outre-Atlantique. En France, l’Inserm estime que la pathologie affecte 5 % des grossesses : dans un cas sur dix, elle débouche sur une forme sévère. "Lorsqu'une patiente présente des symptômes, c'est une course contre la montre pour tenter de mener le bébé à terme sans mettre en danger la santé de la mère, souligne le Dr Kara Rood, spécialiste en médecine fœto-maternelle, et co-autrice de l'étude. Les recommandations actuelles ne nous aident pas à identifier les patientes réellement à haut risque et nous avons besoin de meilleurs outils." Pour elle, ce test permettra de mieux prendre en charge les femmes afin de retarder voire prévenir la pré-éclampsie. Selon Mirvie, l'outil de dépistage sera prochainement commercialisé sous la marque EncompassTM.

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    JDF

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