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Votre peau respire et les gaz émis en disent beaucoup sur votre santé

Des chercheurs américains ont mis au point un appareil qui analyse la "respiration" de la peau pour évaluer sa santé.

  • Courtesy of John Rogers - Northwestern
  • 12 Avr 2025
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    La peau respire… enfin en quelque sorte. Elle émet et absorbe certains gaz. Et des chercheurs de Northwestern ont découvert qu’en analysant ces derniers, il est possible d’en apprendre beaucoup sur l’état physiologique. Ils ont ainsi mis au point un petit appareil qui peut évaluer la santé de la peau en détectant les infections, les niveaux d’hydratation ou encore l’exposition à des produits chimiques nocifs.

    Ce dispositif a été présenté dans une étude publiée dans la revue Nature, le 9 avril 2025.

    Peau : un appareil qui permet de repérer les infections

    "Nous avons commencé à réfléchir à ce que nous pouvions capter naturellement et en permanence sur la peau. Il s'avère que de nombreux éléments se dégagent de la surface de la peau – vapeur d'eau, dioxyde de carbone et composés organiques volatils – et peuvent être corrélés à la santé physiologique sous-jacente", explique John A. Rogers de Northwestern, qui a co-dirigé l’étude, dans un communiqué.

    Le chercheur et son équipe ont ainsi mis au point un dispositif électronique portable de deux centimètres de long et un centimètre et demi de large. Il dispose d’un ensemble de capteurs qui mesurent les variations de température, de vapeur d'eau, de dioxyde de carbone (CO2) et de composés organiques volatils (COV). Ces gaz circulent dans une petite chambre à l'intérieur de l'appareil, qui est au-dessus de la peau sans la toucher et sont analysés.

    Or comme l’augmentation de la vapeur d’eau, du CO2 et des COV est associée à la croissance bactérienne et à un retard de guérison. La lecture des données (transmises en temps réel sur un smartphone ou une tablette) du dispositif permet aux soignants de détecter les infections rapidement, et la nécessité ou non d’administrer des antibiotiques.

    Ulcère diabétique, infection : un diagnostic plus rapide grâce aux gaz de la peau

    L’appareil dont l'efficacité a été démontrée lors de tests sur de petits animaux et les humains, sera particulièrement intéressant lors de la prise en charge de patients ayant une peau fragilisée comme les blessés ou les diabétiques. "Les capteurs portables traditionnels reposent sur le contact physique avec la peau, ce qui limite leur utilisation dans les situations sensibles, comme le soin des plaies ou pour les personnes à la peau fragile", indique John Rogers. "Notre dispositif surmonte cette limitation en créant une petite chambre fermée au-dessus de la surface de la peau.""Les ulcères diabétiques sont la première cause non traumatique d'amputation des membres inférieurs dans le monde", explique Guillermo A. Ameer de Northwestern, l’autre directeur de l’étude. "Parfois, la plaie peut sembler se refermer, mais la fonction de barrière cutanée n'est pas encore complètement rétablie. Notre appareil mesure précisément les gaz émis, ce qui fournit des informations utiles sur la fonction de barrière cutanée."

    Selon les chercheurs, l’appareil peut aussi être utilisé pour mesurer l’exposition à des produits chimiques ou pour évaluer l’efficacité d’insectifuges, des lotions et des médicaments conçus pour améliorer la santé de la peau.

    L’équipe de Northwestern prévoit d’affiner les capacités de l’appareil, notamment en ajoutant un capteur pour suivre les changements de niveau de pH et en développant des capteurs de gaz avec une sélectivité chimique accrue pour la détection précoce du dysfonctionnement des organes et d’autres maladies.

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    JDF

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