Epidémie
Chikungunya à La Réunion : des militaires en renfort pour des missions de démoustification
Cent-vingt militaires vont être déployés dès lundi 14 avril pour des "missions de démoustification" sur l’île de La Réunion, confrontée à une épidémie de chikungunya avec un pic attendu mi-avril.

- Par Stanislas Deve
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Plus de 27.000 cas depuis le début de l'année, des hospitalisations en hausse et deux décès liés directement à la maladie : La Réunion est confrontée à une vague de chikungunya d'une ampleur inédite. Alors que le pic épidémique est attendu pour mi-avril, les autorités réagissent en urgence.
Dès ce lundi 14 avril, "120 militaires du Régiment de service militaire adapté (RSMA) des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien seront engagés", a annoncé le ministre des Armées Sébastien Lecornu, précisant qu’ils interviendront dans les secteurs de Saint-Denis, Étang Salé, Saint-Pierre et Le Tampon, où l'épidémie est la plus virulente. Ces militaires "appuieront" les services de la préfecture dans des "missions de démoustification", essentielles pour freiner la propagation de ce virus transmis par les moustiques.
Un pic épidémique "pas encore atteint"
Dans son dernier bilan, publié mercredi 9 avril, Santé publique France rapportait 6.289 nouveaux cas en une semaine, portant le total à 27.521 depuis janvier. L'agence souligne que "le pic épidémique ne semble pas encore atteint" et que la maladie "continue de s'étendre sur tout le territoire". Parmi les personnes hospitalisées plus de 24 heures, près de la moitié ont plus de 65 ans, et un quart sont des nourrissons de moins de six mois. On dénombre déjà 36 cas graves, dont 16 concernent des bébés de moins de deux mois. Deux décès de personnes de plus de 75 ans ont été confirmés, et d'autres sont encore en cours d'investigation.
Une vigilance régionale
Face à l'urgence, le "plan blanc" sanitaire a été activé le 4 avril, permettant le rappel de personnels soignants et la mobilisation de ressources supplémentaires. Autre mesure phare : le lancement, lundi 7 avril, de la campagne de vaccination avec le vaccin Ixchiq, le premier à être approuvé contre le chikungunya. Réservé dans un premier temps aux plus de 65 ans avec comorbidités, il est accessible gratuitement en pharmacie sur prescription médicale.
Si La Réunion est la plus touchée, l'épidémie de chikungunya inquiète également à l'échelle régionale : des cas ont été signalés à Mayotte (12), à Maurice (26, dont 7 importés) et à Rodrigues (3, dont 2 importés). Une situation qui rappelle que, face à ce virus sans traitement curatif, la prévention reste l'arme la plus efficace.