Rhumatologie

Rhumatisme psoriasique : mise à jour nécessaire des recommandations pharmacologiques

Devant l’évolution des options de traitement du rhumatisme psoriasique ces dernières années, l'Alliance Européenne des Associations de Rhumatologie (EULAR) a actualisé en 2023 ses recommandations sur la gestion pharmacologique de cette maladie auto-immune complexe et les a présentées lors du congrès 2024 de l’EULAR.

  • Natalia SERDYUK/istock
  • 16 Jun 2024
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    Le rhumatisme psoriasique (PsA) est une maladie inflammatoire auto-immune, caractérisée par des manifestations articulaires et non articulaires variées d’un patient à l’autre. Le psoriasis est souvent associé à la maladie cutanée affectant la peau et les ongles, mais peut également toucher les os et les articulations, l’intestin et les yeux. Les comorbidités cardiovasculaires, psychologiques et métaboliques, courantes chez ces patients, impactent significativement leur qualité de vie.

    Au fil des ans, les options de traitement du PsA ont considérablement évolué, incluant à la fois des approches pharmacologiques et non pharmacologiques. Pour permettre une meilleure utilisation de ces avancées thérapeutiques, l’Alliance Européenne des Associations de Rhumatologie (EULAR) a mis à jour ses recommandations en 2023 pour le traitement pharmacologique du PsA.

    Ces recommandations, initialement publiées en 2012 et mises à jour en 2015 et 2019, incorporent désormais de nouveaux agents et mécanismes d’action. Les principes directeurs incluent sept principes globaux, avec une nouvelle recommandation soulignant l’importance de considérer les profils de sécurité des traitements pour optimiser le rapport bénéfice-risque. Parmi les 11 recommandations spécifiques, quatre restent inchangées, six sont modifiées ou reformulées, et une est donc nouvelle.

    Stratégies thérapeutiques adaptées au phénotype

    Pour les patients atteints d’arthrite périphérique lors d’un rhumatisme psoriasique, l’EULAR recommande un démarrage rapide des traitements de fond synthétiques conventionnels (cDMARDs), avec une préférence pour le méthotrexate. En cas d'échec, un DMARD biologique (bDMARD) doit être introduit, sans préférence de classe spécifique. Les inhibiteurs de la Janus kinase sont proposés après l’échec des bDMARDs ou lorsque ces derniers ne sont pas appropriés. Pour les patients souffrant d’une maladie axiale ou enthésopathique prédominante, les traitements de fond synthétiques conventionnels (cDMARDs) ne sont pas utilisés car inefficaces et les anti-TNF ou les inhibiteurs de l’IL-17 sont recommandés.

    Pour les manifestations non musculo-squelettiques, le choix du traitement doit refléter les spécificités du phénotype : les patients avec un psoriasis cutané devraient recevoir des bDMARDs ciblant les interleukines (IL-12/23, IL-23p19, IL-17A, IL-17A/F). Les patients souffrant d’uvéite doivent recevoir un anti-TNF, et ceux avec une maladie inflammatoire de l'intestin devraient utiliser un médicament autorisé pour cette pathologie (anti-TNF, inhibiteur de l'IL-12/23, inhibiteur de la Janus kinase, dans certains cas un inhibiteur de l'IL-23p19).

    Conclusion

    Cette mise à jour des recommandations de l’EULAR vise à fournir des directives pratiques et actualisées pour les professionnels de santé et leurs patients. En tenant compte des mécanismes d’action des traitements et des manifestations spécifiques de la maladie, ces recommandations soutiennent l’accès à des soins optimaux pour les personnes atteintes de rhumatisme psoriasique, tout en améliorant leur qualité de vie.

     

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