Cognition
Une bonne santé cardiorespiratoire réduit le risque de démence
Plus notre forme cardiorespiratoire est élevée, plus on bénéficie de meilleures performances cognitives et plus on réduit le risque de démence en vieillissant, selon des chercheurs.
Et si votre endurance physique pouvait protéger votre cerveau sur le long terme ? Une nouvelle étude, publiée dans le British Journal of Sports Medicine, révèle que la forme cardiorespiratoire pourrait non seulement améliorer vos capacités cognitives, mais aussi réduire de manière significative le risque de démence, même si vous êtes génétiquement prédisposé à cette maladie.
Une forme cardiorespiratoire qui chute avec l’âge
La forme cardiorespiratoire (ou CRF, pour cardiorespiratory fitness) reflète l’efficacité de vos systèmes circulatoire et respiratoire à fournir de l’oxygène à vos muscles. Malheureusement, cette capacité diminue avec l’âge : une baisse de 3 à 6 % par décennie à partir de la vingtaine, puis une chute accélérée dépassant 20 % par décennie après 70 ans. Cette dégradation n’est pas anodine, car un CRF faible est un indicateur clé de maladies cardiovasculaires et de mortalité toutes causes confondues.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les données de quelque 61.000 adultes âgés de 39 à 70 ans, tous exempts de démence au départ. Les participants ont passé un test physique sur un vélo d’appartement pour évaluer leur CRF, des tests neuropsychologiques pour mesurer leurs fonctions cognitives, ainsi qu’une évaluation génétique pour identifier leur prédisposition à la démence. Résultat ? Sur 12 ans de suivi, seuls 553 participants (0,9 %) ont développé une démence, selon un communiqué.
Moins de démence, même avec un risque génétique élevé
En classant les participants selon leur niveau de CRF, les chercheurs ont constaté que ceux avec une forte capacité cardiorespiratoire bénéficiaient de meilleures performances cognitives et avaient un risque de démence réduit de 35 %, y compris chez les individus génétiquement prédisposés. Et si jamais démence il y avait, elle se développait près d’un an et demi plus tard par rapport à ceux ayant une CRF faible.
Ces résultats ouvrent la voie à davantage d’études sur le lien entre l’activité physique, la santé cérébrale et les mécanismes biologiques qui protègent le cerveau. Cependant, les auteurs soulignent qu’ils doivent être pris avec prudence car l’étude, de nature observationnelle, ne permet pas de prouver un lien de cause à effet. De plus, les participants, issus de la "UK Biobank", généralement en meilleure santé que la population générale, pourraient biaiser les résultats.