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Les enfants avec des parents trop protecteurs vivent moins longtemps

Les enfants ayant des parents trop protecteurs ont un risque accru d'avoir une longévité moindre que les autres.

  • Par Sophie Raffin
  • SerrNovik/istock
  • 08 Fév 2023
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    Lorsque nous sommes parents, nous voulons préserver nos enfants des dangers du monde. Toutefois, attention de ne pas trop en faire… Une étude de l'université fédérale de São Carlos (UFSCar ; Brésil) et de l'université College de Londres (UCL ; Royaume-Uni), parue dans Scientific Reports montre que notre progéniture a un risque accru de ne pas atteindre les 80 ans si nous sommes trop protecteurs.

    Avoir un père surprotecteur réduit la longévité

    Pour étudier les répercussions des relations parentales sur la longévité, les chercheurs ont repris les dossiers de 941 personnes ayant participé à l'étude longitudinale anglaise sur le vieillissement (ELSA) et décédées entre 2007 et 2018 (445 femmes et 496 hommes). Ils ont entre autres analysé les réponses des volontaires à des questionnaires concernant des aspects de leur vie, comme la structure familiale, le logement, la présence de maladies infectieuses ou encore leurs relations avec leurs parents pendant l'enfance et l'adolescence. Les scientifiques ont recherché des corrélations entre ces éléments pour estimer l'impact des relations parentales sur l'espérance de vie.

    Résultat : les hommes qui ont eu un père surprotecteur et peu d'autonomie durant l'enfance courent un risque 12 % plus élevé de mourir avant leur 80e anniversaire. Pour les femmes, le risque est plus important encore : 22 %.

    De plus, les participants masculins qui vivaient avec un seul parent dans l'enfance, ont 179 % plus de risques de ne pas souffler leurs 80 bougies. 

    En revanche, les femmes dont la maman avait pris bien soin pendant l’enfance, ont moins de risques (-14 %) de ne pas devenir octogénaires.

    Les enfants ont besoin de soins parentaux, mais pas d'intrusion

    Pour les scientifiques, leurs travaux confirment que les relations avec les parents pendant l'enfance ont des répercussions toute la vie, et cela, même sur sa longévité. De précédentes études avaient montré que l'autoritarisme, la permissivité et la négligence peuvent être néfastes pour le développement des enfants.

    Pour Aline Fernanda de Souza Canelada, première auteure de l'article, il faut ainsi adopter une voie médiane qui évite "à la fois l'intrusion, qui empêche les enfants d'être autonomes, ainsi que la négligence ou la distance émotionnelle"."Les enfants ont besoin de soins et de soutiens parentaux, mais pas d'intrusion, qui prive l'enfant de son autonomie. La recherche en psychologie montre que ce type de relation est également mauvais, car l'enfant a peur du parent, et entraîne divers problèmes, notamment des habitudes malsaines, certaines études montrant un risque accru d'abus d'alcool et de drogues, ainsi que de difficultés de santé psychique telles que le stress, qui est étroitement corrélé à une longévité réduite", conclut la chercheuse dans son communiqué.

    Une étude concentrée sur les baby-boomers

    Tous les participants de l’étude étaient nés dans les années 1950 et 1960. Les chercheurs reconnaissent que les générations suivantes peuvent avoir eu des expériences différentes, notamment au niveau culturel. Par exemple, avoir des parents séparés n’est plus aussi marginal et peu avoir des répercussions moindres sur le vécu social. Il est ainsi difficile d'être certain que les mêmes effets seront observés sur les enfants du 21e siècles.

    "Nous savons que les parents surprotègent désormais leurs enfants différemment, et cela peut aussi avoir un impact. C'est un autre type de relations, mais elle a aussi ses fragilités", prévient Tiago Silva Alexandre, auteur de l’article.

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