Neurologie
Jeffrey Dahmer : psychopathe ou atteint du trouble borderline ?
Le tueur en série Jeffrey Dahmer n’était pas un psychopathe mais aurait plutôt été atteint d’un trouble borderline. Explications.
Avec la série “Monstre : l’histoire de Jeffrey Dahmer” et le documentaire “Jeffrey Dahmer : autoportrait d’un tueur”, tous deux sortis cette année, le monde a découvert - ou redécouvert - la personnalité de ce tueur en série américain.
Le tueur en série n’était pas un psychopathe
"Jeffrey Dahmer n'était pas un psychopathe, estime le Dr James Fallon, neuroscientifique américain spécialisé dans l’étude de l'imagerie cérébrale des psychopathes, dans le Daily Mail. Ses caractéristiques montrent toutes un trouble borderline. Il n'a jamais été confirmé qu'il était un psychopathe, mais tout le monde a supposé, par souci de simplicité, qu'une mauvaise personne était un psychopathe."
Selon Le Larousse, un psychopathe est un “sujet qui présente une psychopathie”. Celle-ci est définie comme un “état de déséquilibre psychologique caractérisé par des tendances asociales sans déficit intellectuel ni atteinte psychotique”. Les personnes atteintes de psychopathie manquent généralement d'empathie, sont manipulatrices et n’éprouvent aucun regret ou remord pour les conséquences de leurs actes.
Le site du National Health Service (NHS), le système de la santé publique au Royaume-Uni, définit le trouble borderline comme étant celui d’une personne ayant “tendance à avoir des modes de pensée perturbées, un comportement impulsif et des problèmes de contrôle de ses émotions. (Ces personnes) peuvent avoir des relations fortes mais instables et ont peur que les gens les abandonnent”.
Jeffrey Dahmer souffrait d’un trouble borderline
Et ce sont justement des caractéristiques que le Dr James Fallon a observé chez Jeffrey Dahmer : la peur de l’abandon qui aurait motivé ses crimes, les liens qu’il avait avec des personnes mais aussi l’empathie.
“Il a fait preuve d'empathie émotionnelle avec les gens, et beaucoup de psychopathes n'ont pas ça, explicite le Dr James Fallon. Le point commun des personnes atteintes de troubles borderline est la peur de l’abandon. Jeffrey Dahmer semblait craindre cela tout le temps, lorsque les hommes qu'il rencontrait essayaient de le quitter, il les tuait pour qu'ils ne puissent pas".
Le tueur en série était aussi surnommé le “cannibale de Milwaukee” parce qu’il mangeait ses victimes. Là encore, pour le Dr James Fallon, cela a un lien avec le trouble borderline et le sentiment d’abandon. “Il avait besoin de ce sentiment que la personne soit toujours avec lui et qu'il ne serait jamais abandonné", poursuit-il.
Autres traits de la personnalité qui font pencher l’analyse vers le trouble borderline : les comportements autodestructeurs, l’incapacité à contrôler ses colères et la toxicomanie dont souffrait Jeffrey Dahmer.
Psychopathe ou trouble borderline : la réponse restera incertaine
Autant d’arguments pour étayer la théorie selon laquelle le tueur en série n’était pas un psychopathe mais bien une personne atteinte d’un trouble borderline… En 1992, avant son procès, Jeffrey Dahmer avait d’ailleurs reçu un diagnostic de trouble borderline.
“Il n'a jamais été pleinement confirmé que Dahmer était un psychopathe, mais cela revient sans cesse, conclut le Dr James Fallon. Mais ses caractéristiques ne concordent pas et je ne crois pas qu'il l'était. Nous ne le saurons jamais avec certitude parce que nous ne pouvons pas voir sa génétique ou ses images cérébrales, mais je pense qu'il ressemblait plus à quelqu'un avec un trouble borderline".