Des mouvement doux
Le Tai Chi aide à récupérer après un accident vasculaire cérébral
Cet art martial traditionnel chinois aiderait les personnes ayant survécu à un AVC à retrouver le contrôle de leur équilibre, à mieux maîtriser leurs mains et leurs bras, et à réduire les symptômes de dépression.
Des mouvements lents, avec les mains, les bras, les jambes, tout en respirant profondément : le Tai Chi est parfois qualifié de méditation en mouvement. Cet art martial traditionnel permet de se détendre, de s’assouplir et de renforcer les muscles. Selon une étude parue dans la revue spécialisée Stroke, il pourrait aussi aider à récupérer après un accident vasculaire cérébral (AVC).
Près de trois mois de Tai Chi
160 personnes ont participé à cette recherche : toutes avaient subi un AVC, et conservé au minimum la mobilité d’un bras. La moitié de ce groupe a pratiqué le Tai Chi, l’autre constituait le groupe témoin et a uniquement suivi le programme standard de réadaptation post-AVC. Le premier groupe a d’abord été formé par un instructeur pendant une semaine, puis a eu accès à des vidéos de Tai Chi pour pratiquer en autonomie. "Nous avons revu les mouvements de Tai Chi pour les personnes souffrant de faiblesse ou de paralysie partielle des membres, précise Jie Zhao, auteur principal de l’étude. Il est conçu pour que les participants puissent bouger un bras avec l'aide du bras encore mobile." D’ordinaire, cette activité est pratiquée debout, mais pour la rendre plus accessible aux personnes ayant subi un AVC, les chercheurs ont développé des exercices à réaliser assis. Pendant onze semaines, les participants ont fait du Tai Chi trois jours par semaine. L’état physique et l'état psychologique des participants ont été mesurés grâce à des questionnaires, et à des outils d’évaluation, utilisés au début de l'étude, puis quatre fois au cours du programme.
Des bénéfices conditionnés à une pratique à long terme
Après analyse des résultats, les chercheurs constatent que les personnes du groupe de Tai Chi avaient une meilleure fonction des mains et des bras, un meilleur contrôle de l'équilibre assis en comparaison au groupe témoin. D’un point de vue psychologique, ces participants présentaient moins de symptômes de dépression. Les activités quotidiennes, et de manière plus globale la qualité de vie, étaient également meilleures dans ce groupe. "Les gens devront très probablement poursuivre l'exercice de Tai Chi assis au-delà de 12 semaines pour obtenir des effets bénéfiques à long terme", souligne Jie Zhao. C’est déjà le cas pour plus de la moitié des participants, qui a continué à pratiquer après les douze semaines de l’étude. Le chercheur compte poursuivre ses travaux et mesurer les effets à long terme de la discipline sur les victimes d’AVC, mais selon lui, cette méthode présente déjà de nombreux avantages. "Le Tai Chi assis peut être pratiqué sur une chaise ou un fauteuil roulant et est très accessible car il peut être fait à la maison, précise le scientifique. Le programme ne coûte presque rien à pratiquer et ne nécessite aucun équipement spécial, ni temps de déplacement." En France, la discipline est d'ores et déjà inscrite parmi les différentes activités physiques et sportives recommandées par la Haute autorité de santé, dans le cadre de la prescription médicale après un AVC.