Métal précieux
Et si l’or était la clé d'une eau potable plus propre ?
Des chercheurs américains utilisent l'or pour mettre au point une nouvelle méthode d'élimination des toxines de l'eau potable.
Dans le monde, des milliards de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable. Dans plusieurs régions, elle est contaminée par des matières fécales. On y retrouve ainsi des agents pathogènes, provoquant de la diarrhée, le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde et la poliomyélite. En outre, les concentrations d’arsenic, de fluorure, de nitrate, mais également de produits pharmaceutiques, pesticides, substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) et de microplastiques dans l’eau potable s’avèrent être élevées, selon des recherches. "À des fins de santé publique, il est important d’avoir facilement accès à de l’eau salubre, destinée à la consommation, à un usage domestique, à la production alimentaire ou aux loisirs", indiqué l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Un cadre métal-organique en nickel décoré d'or pour éliminer les polluants de l’eau potable
Récemment, des scientifiques de l’université de Floride central (États-Unis) ont étudié l'utilisation de l’or, un métal précieux très convoité, pour mettre au point une nouvelle méthode permettant d’avoir de l’eau potable plus propre. Dans le détail, ils ont eu recours à un cadre métal-organique (MOF). "Les MOF ont été utilisés comme catalyseurs dans de nombreux domaines de recherche, tels que le stockage de l'hydrogène, la capture du carbone, l'électrocatalyse, l'imagerie et la détection biologiques, les semi-conducteurs et les systèmes d'administration de médicaments", a expliqué Woo Hyoung Lee, qui a dirigé le projet.
Dans le cadre des travaux, les chercheurs ont utilisé le cadre métal-organique pour éliminer les efflorescences algales nuisibles (HAB). Pour rappel, ces micro-organismes apparaissent lorsque des colonies d'algues se développent de manière incontrôlée et produisent des effets toxiques ou nocifs sur les poissons, les oiseaux et d'autres créatures vivantes. L’équipe a fait en sorte que l'or soit enrobé dans le cadre métal-organique, ce qui l'aidera à réagir à la lumière du soleil. Cette réaction, connue sous le nom de "photocatalyse", entraînera l'oxydation des microcystines (soit des toxines produites par la prolifération d'algues nocives) et leur élimination de l'eau. Les microcystines sont connues pour provoquer des lésions hépatiques, des insuffisances rénales, des gastro-entérites et des réactions allergiques chez les êtres humains.