Maladie neurodégénérative
Maladie de Parkinson : les hallucinations sont un signe avant-coureur du déclin cognitif
Les hallucinations chez les patients atteints de la maladie de Parkinson sont liées à un déclin cognitif plus rapide, selon une nouvelle étude suisse.
Vous avez l'impression que quelqu'un est juste derrière vous, mais lorsque vous vous retournez... il n'y a personne. Vous venez d'avoir une hallucination de présence. Lorsqu'il est fréquent, ce phénomène peut être un signe précurseur de la maladie de Parkinson, selon des chercheurs de l'École Polytechnique fédérale de Lausanne.
Parkinson et hallucinations : un déclin cognitif plus rapide
Pour cette étude présentée dans la revue Nature Mental Health, 75 patients ayant la maladie de Parkinson âgés de 60 à 70 ans ont passé des examens évaluant leur statut cognitif et la présence ou non d’hallucinations. Leur activité cérébrale au repos a aussi été mesurée.
Les résultats ont révélé que les volontaires qui avaient des hallucinations précoces, présentaient un déclin cognitif plus rapide que les autres dans les cinq années suivantes. Plus précisément, c'étaient les fonctions exécutives frontales qui étaient touchées.
"Nous savons maintenant que les hallucinations précoces doivent être prises au sérieux dans la maladie de Parkinson", confirme Olaf Blanke, titulaire de la Chaire Bertarelli en neuroprosthétique cognitive et directeur du laboratoire de neurosciences cognitives à l’EPFL, dans un communiqué de l'établissement helvétique.
Maladie de Parkinson : il est important de détecter les signes précoces
Cette découverte met en lumière l'importance de prendre au sérieux les hallucinations précoces chez les patients atteints de Parkinson. Trop souvent, les affections neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson sont diagnostiquées tardivement, ce qui retarde également la prise en charge et le traitement appropriés.
"En détectant les signes avant-coureurs de la démence, nous pouvons prendre en charge la maladie plus tôt. Cela permet de développer et d’améliorer des thérapies personnalisées, à même de modifier le cours de la pathologie et d’améliorer les fonctions cognitives", explique Olaf Blanke."Si vous souffrez de Parkinson et expérimentez des hallucinations, même modestes, il vous faut communiquer cette information à votre médecin au plus tôt, ajoute Fosco Bernasconi, premier auteur de l’étude et également membre du laboratoire de neurosciences cognitives à l’EPFL. Pour l’instant, nous n’avons prouvé le lien entre déclin cognitif et hallucination qu’avec Parkinson, mais cela pourrait aussi être le cas dans d’autres maladies neurodégénératives".