Expérience en laboratoire
Muscles : manger la nuit stimulerait leur endurance
Une étude en laboratoire assure que manger pendant la période de repos de l'organisme pourrait aider à développer les fibres musculaires et être bénéfique aux adeptes des sports d'endurance ou même aux personnes âgées.
Prise de poids, hyperglycémie, répercussion sur le sommeil... de nombreux professionnels de santé déconseillent de manger la nuit. Pourtant, une étude de l'Army Medical College (Chine) avance que cette habitude pourrait offrir des avantages, surtout pour les adeptes des sports d'endurance comme la course à pied. En effet, en travaillant sur des souris, les chercheurs ont découvert que manger pendant la période de repos de l'organisme aiderait au développement des fibres musculaires.
Manger la nuit booste l'endurance
Les scientifiques ont réuni 30 souris pour cette expérience. Elles suivaient un régime à base de céréales. Certaines mangeaient pendant une période de 12 heures lorsque les lumières étaient allumées et les autres sur un temps similaire mais lorsque les lumières étaient éteintes. L'expérience a duré trois semaines. Un groupe contrôle de 16 rongeurs mangeait quand il le voulait.
Les résultats de l'étude ont été édifiants : les souris qui ne mangeaient que le jour, l'équivalent de notre nuit, ont pu courir deux fois plus longtemps que celles qui se restauraient que la nuit ou quand elles le voulaient.
"Comme les souris sont nocturnes, le traitement équivalent chez l'homme pourrait être de manger la nuit, ou peut-être de manger moins tôt dans la journée et de faire un grand dîner juste avant de dormir", a expliqué Min-Dian Li, l'un des auteurs au site NewScientist.
Muscles et alimentation nocturne : un intérêt pour les sportifs et les seniors
Les résultats de l'étude, publiés dans Nature Metabolism le 26 juin 2023, ont montré que les souris qui mangeaient pendant leur période de repos présentaient une quantité supérieure d'une fibre musculaire utilisée dans la course d'endurance par rapport aux autres. Ce qui expliquerait les différences de performances observées chez les rongeurs testés.
De plus, d'autres examens ont montré que l'alimentation diurne chez les souris était liée à des niveaux inférieurs d'une protéine appelée périlipine-5. Cette dernière est impliquée dans l'utilisation des graisses comme source d'énergie pendant l'exercice.
L'équipe reconnait que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour extrapoler ces résultats à l'humain. Il faut aussi vérifier l'impact de l'alimentation nocturne sur d'autres éléments de santé, notamment les risques de diabète et de stéatose hépatique. Toutefois, pour le chercheur Min-Dian Li, adopter des horaires de repas plus tardifs ne serait pas avantageux uniquement pour les sportifs, cela pourrait aussi être intéressant aux personnes âgées "qui pourraient bénéficier d'une plus grande endurance musculaire".