Santé cardiovasculaire

Nous n'avons pas un mais deux pouls !

Des chercheurs ont découvert une seconde onde liée au pouls, qu’ils ont appelée ondes de flexion et qui permettra, à terme, de mieux étudier la santé cardiovasculaire des patients. 

  • Par Diane Cacciarella
  • primipil/iStock
  • 25 Jun 2023
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    On l’a tous déjà fait au moins une fois : prendre son pouls en mettant ses doigts au niveau du poignet ou du cou, zone ou vous sentez des battements au niveau de l’artère. Pour mesurer son rythme cardiaque, il faut donc mesurer le nombre de battements à la minute. 

    Un second pouls découvert : l’onde de flexion

    Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que c’était le seul pouls qui existait… Mais, dans une étude publiée dans la revue Science Advances, une équipe internationale de chercheur vient d’en découvrir un autre qu’ils ont appelée l’onde de flexion. Cette-ci n’avait donc jamais été observée. 

    À l’origine, l’objectif des chercheurs était de mesurer l’onde de pouls dans la rétine, qui circule à environ un mètre par seconde d’après leurs résultats. Mais, au même moment, un peu par hasard, ils ont aussi découvert ce second signal ondulatoire, près de mille fois plus lent. 

    L’onde du pouls classique est plus rapide car, sous l’effet du passage du sang, elle se propage de façon symétrique par rapport à l'axe central du vaisseau et correspond à la dilatation des parois des artères avec une augmentation du diamètre. 

    En revanche, l’onde de flexion est asymétrique, elle résulte de la torsion du tube d’une manière sinusoïdale. “Pour visualiser cela, il faut s'imaginer un serpent qui a avalé une proie qui glisse le long du tube digestif, et qui s'en va en même temps en ondulant”, explique Stefan Catheline, l’un des auteurs, dans un communiqué de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

    Un nouvel outil pour mesurer la santé cardiovasculaire 

    Les scientifiques ont confirmé leurs résultats en faisant de nouvelles mesures du pouls par échographie au niveau du cou. Ainsi, ils ont confirmé la présence de cette seconde onde. “Il nous a fallu moins d'un après-midi pour confirmer le résultat, indique Stefan Catheline. Cette seconde onde, appelée "onde de flexion", est présente sur tous les enregistrements et n'est pas difficile à observer. Si elle n'avait jamais été décrite, c'est tout simplement parce qu'elle n'était pas recherchée.

    L’onde de pouls classique, très rapide, doit être mesurée sur plusieurs centimètres pour donner une valeur fiable de la santé cardiovasculaire d’un patient. “Avec l'onde de flexion que nous décrivons ici, dont la vitesse lente va d'un dixième à un millième de mètre par seconde selon le diamètre de l'artère, il est plus facile d'étudier le signal sur des fragments très courts et avec d'autres types d'appareil que l'échographie, en particulier la radiographie et l'IRM [imagerie par résonance magnétique], explique Stefan Catheline. Un millimètre suffit pour obtenir une valeur précise permettant par exemple d'évaluer l'état des artères dans la rétine.

    D’autre part, comme l’onde de flexion se propage dans les veines quand l’onde de pouls est partie, elle peut donner des informations sur la rigidité de la paroi veineuse. Néanmoins, les scientifiques préviennent que d’autres études devront être menées avant d’en faire un outil clinique chez l’humain. 

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