Recommandations de la Haute Autorité de Santé
Ménopause : le traitement hormonal à petite dose
La Haute Autorité de Santé propose de maintenir le remboursement du traitement hormonal de la ménopause. Seuelment lorsque les conditions de vie sont "grandement altérées".
Après examen, la Commission de la Transparence (CT) de la Haute Autorité de Santé (HAS) a décidé « de maintenir le service médical rendu (SMR) important des traitements hormonaux des symptômes de la ménopause (THM) ». La Commission émet toutefois quelques réserves et reconnaît que « les risques connus de ces traitements se confirment ».
C’est la raison pour laquelle elle préconise un traitement "choisi et ciblé" et recommande aux médecins "d’estimer avec attention l’intérêt de la mise en place d’un traitement en fonction de l’évaluation du rapport bénéfice/risque propre à chaque femme." En outre, les doses doivent être minimales et la HAS conseille également d'écourter le temps de traitement au maximum. L’Assurance maladie ne prendra en charge que les patientes présentant un réel besoin de prendre ces médicaments.
Des conditions de vie altérées
L’apparition de la ménopause survient le plus souvent chez la femme de 40 ou de 50 ans. Ce phénomène est dû à une insuffisance des follicules ovariens, qui correspond à l’arrêt progressif des règles. Ce fort changement hormonal se traduit par l'apparition de divers symptômes : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, troubles de l'humeur, baisse de libido, sécheresse de la peau… Une multitude de désagréments qui peuvent devenir une véritable source de problèmes au quotidien.
Le THM, qui consiste à administrer de l’estradiol (estrogène naturel) et de la progestérone (hormone stéroïdienne). L'estradiol existe sous plusieurs formes: comprimés, gel à passer sur la peau tous les jours, patch à changer 1 ou 2 fois par semaine. En revanche, la progestérone naturelle (mais aussi les progestatifs) n'existe qu'en comprimés. Le THM est prescrit aux femmes souhaitant retrouver une bonne qualité de vie. Cependant, s'il se révèle efficace dans ce sens, son taux élevé d’hormones comporte des risques de taille. « Le cancer du sein, le cancer de l’endomètre, le cancer de l’ovaire, le risque thromboembolique veineux et l’accident vasculaire cérébral sont les principaux risques connus et identifiés des THM » rappelle la HAS. De plus, le traitement doit être réévalué au moins une fois par an en prenant en considération l'évolution possible du rapport bénéfice/risque individuel.
En conclusion, compte tenu des risques associés à ces traitements, la HAS reconnait l'intérêt d'un traitement des troubles symptomatiques de la ménopause lorsque les femmes en sont très gênées. Mais, elle recommande d’estimer avec attention l’intérêt de la mise en place d’un tel traitement en fonction de l’évaluation du rapport bénéfice/risque propre à chaque femme.