Etude de l’Inserm

Zika : la porte d'entrée du virus dans le cerveau identifiée

Le virus Zika est responsable de graves complications neurologiques. Des chercheurs français expliquent comment il infecte les cellules cérébrales.

  • Par Audrey Vaugrente
  • denisovd/epictura
  • 11 Jan 2017
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    Le mécanisme est subtil, mais imparable. L’épidémie de Zika en Polynésie française et en Amérique latine a révélé au monde les complications sévères liées au virus. Microcéphalies, malformations cérébrales du fœtus, atteintes neurologiques… La liste s’allonge régulièrement. Des chercheurs français expliquent aujourd’hui comment ce virus est capable de s’attaquer au cerveau. Deux protéines, exprimées par les cellules de l’organe, ouvrent une voie royale à Zika, expliquent-ils dans Cell Reports.

    Les cellules gliales sont au cœur de cette étude menée par des scientifiques de l'Inserm. Elles encerclent les neurones et sont chargées à la fois de les alimenter en nutriment et d’éliminer les déchets qu’ils produisent. Une fonction clé assurée par les astrocytes et les microglies. Mais Zika tire parti d’une protéine exprimée par ces mêmes cellules, Axl.

    Inhiber la protéine

    Cette protéine favorise l’entrée du virus dans le cerveau. Pour cela, elle fait appel à une seconde protéine, appelée Gas6. Celle-ci joue le rôle de médiateur entre les particules exprimées par Zika et les cellules gliales. Dans le même temps, Axl affaiblit les défenses naturelles. Elle s’oppose à la production d’interférons, qui constituent la réponse de première ligne face à une infection. Une mécanique bien huilée qui permet la réplication du virus et le développement des symptômes.

    Au-delà de l’explication, l’équipe fournit une piste thérapeutique. Plusieurs études réalisées in vitro ont conclu la même chose. En inhibant la protéine Axl, il serait possible de traiter l’infection à virus Zika. Ils ont pour cela mis à profit un produit déjà développé, Aravive-S6. Une étape majeure doit être franchie avant d’espérer un usage en clinique : les chercheurs doivent déterminer quels effets secondaires sont associés au blocage d’Axl. Une piste également étudiée en cancérologie. Car la protéine est connue pour son rôle oncogène dans certaines localisations tumorales.

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