Publicité mensongère
Nurofen : le Grande-Bretagne lance une enquête contre le fabricant
Après l'Australie, c'est au tour du Royaume-Uni de s'intéresser aux pratiques marketing du fabricant de Nurofen. Celui-ci est accusé de publicité mensongère.
Nouvel épisode du feuilleton Nurofen. Après la décision de la justice australienne de retirer certaines boîtes du célèbre antidouleur de la vente, pour publicité mensongère, c’est au tour de l'autorité britannique des normes publicitaires (ASA) de lancer une enquête.
L’ASA s’intéresse aux pratiques marketing de Reckitt Benckiser, le fabricant de Nurofen. Cette agence, qui régule la manière dont les industriels sont amenés à promouvoir leurs produits, avait déjà reçu il y a plusieurs mois douze plaintes contre une publicité du groupe.
Celle-ci racontait que la plupart des migraines étaient causées par une contraction de certains muscles crâniens, muscles que le Nurofen visait justement à détendre.
Fausses informations
Les plaignants estiment que cela constitue une information erronée, puisque le mal de tête peut être lié à de nombreux autres facteurs, et que rien ne prouve que le médicament agit effectivement sur muscles dont il est question dans la publicité.
Par ailleurs, certains récusent l’affirmation de Reckitt Benckiser selon laquelle le Nurofen serait plus efficace que le paracétamol ou d'autres spécialités à base d’ibuprofen. L’ASA précise bien que ce n’est pas le groupe en lui même qui est visé par son enquête, mais ses pratiques de marketing, et le contenu de sa publicité.
Affaire similaire en Australie
En Australie, c’est pour des raisons similaire (désinformation, publicité mensongère) que certaines boîtes de Nurofen ont été retirées du marché lundi dernier. La Commission australienne de la concurrence et la consommation (ACCC) avait en effet saisi la justice en dénonçant le fait que le médicament était vendu sous différents conditionnements selon l’indication thérapeutique.
Les patients souffrant de mal de dos, de migraine ou de règles douloureuses ne recevaient pas les mêmes boîtes. Or, le principe actif était toujours le même : 342 mg de lysine d’ibuprofène. Pour l’autorité australienne, Reckitt Benckiser a profité de l’ignorance des consommateurs pour s’enrichir. Une accusation dont le groupe se défend vivement.
Il n’est pas certain que l’autorité britannique parvienne aux mêmes conclusions que l’autorité australienne. Mais si c’était le cas, Reckitt Benckinser aurait beaucoup à perdre. La multinationale a réalisé plus de 8 milliards de livres de bénéfices nets en 2014. Perdre des parts de marché au Royaume-Uni en plus de l’Australie pourrait avoir un impact très négatif sur ces résultats.