Agence de sûreté nucléaire

Radioprotection : l’hôpital de la Timone épinglé dans un rapport

Dosimètres non portés, blocs opératoires non réglementaires, professionnels mal formés… L’hôpital de la Timone (Marseille) accumule les fautes de radioprotection.

  • Par Julie Levallois
  • MEIGNEUX/SIPA
  • 09 Déc 2015
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    De « gros manquements » aux règles de radioprotection. L’Agence de sûreté nucléaire (ASN) épingle l’hôpital de la Timone (Marseille, Bouches-du-Rhône) dans un rapport du 2 novembre. Après une inspection le 12 octobre dernier, les experts de la radioprotection pointent de nombreux défauts dans la formation des professionnels de santé et dans la protection des patients. Les blocs opératoires visités par l’ASN ont été mis en service en novembre 2013. Mais en deux ans d’existence, de gros défauts ont persisté.

    Un manque de formation flagrant

    « Il existe un réel manque d’appropriation de la culture de la radioprotection au sein des blocs opératoires à l’hôpital de la Timone, souligne le rapport. Le non-respect des points majeurs, piliers fondamentaux de la radioprotection des travailleurs et des patients, a été relevé par les inspecteurs. »

    Premier défaut de taille : le personnel de la Timone est mal formé au port de la dosimétrie passive ou opérationnelle. Ces appareils permettent de mesurer le niveau d’exposition aux rayons ionisants. Mais ils sont portés de manière irrégulière, voire jamais, par les travailleurs. Ces derniers ne connaîtraient même pas la différence entre les deux modèles. Un dosimètre passif suppose une lecture différée, dans un laboratoire, tandis qu’un dosimètre opérationnel est électronique et permet une analyse immédiate de l’exposition.

    Des patients mal protégés

    La formation est justement au cœur des défauts pointés par l’ASN. « Très peu (des professionnels au bloc) sont formés à ce jour », souligne l’ASN, alors que c’est obligatoire. Résultat : les chirurgiens ne portent pas toujours leurs lunettes de protection, les équipements de protection individuelle restent souvent au placard, les éléments sur la dose reçue par le patient peuvent être omis dans le compte rendu des actes médicaux.

    Comme le précise d’ailleurs le rapport, « aucun personnel médical utilisant les générateurs de rayons X n’a validé la formation à la radioprotection des patients. » Ce dernier élément n’est accessible au personnel que depuis 2015, et les blocs ne sont pas tous conformes à la législation.

    Avec le rapport, l’ASN joint une liste de demandes d’améliorations. L’immense majorité concerne le respect des règles de radioprotection (port de la dosimétrie et des équipements de protection, contrôles d’ambiance, compte rendu…). Selon l’Agence de presse médicale (APM), la direction du CHU de la Timone a annoncé le déploiement d’un plan de formation des médecins et un plan d’actions. 70 médecins devraient être formés dans les prochaines semaines.

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