Selon Médecins Sans Frontières

Anti-venin : l'arrêt de la production met en danger des milliers de personnes

L'arrêt par Sanofi Pasteur de la production du meilleur anti-venin sur le marché met en péril la vie de milliers de personnes à travers le monde.

  • Par Hugo Septier
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 08 Sep 2015
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    Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié ce mardi, l’organisation estime que l’épuisement des stocks de traitement anti-venin, produit par la firme pharmaceutique Sanofi Pasteur, risque de mettre en danger la vie de milliers de personnes à travers le monde.
    En effet, Sanofi Pasteur a cessé la production du Fav-Afrique, seul sérum antivenimeux qui a été certifié réellement efficace pour traiter des morsures de serpents. Pour le moment, aucune société n’a entrepris de reprendre cette production et les stocks devraient être définitivement écoulés d’ici 2016.


    100 000 décès par an

    Selon les chiffres avancés par MSF, 5 millions de personnes sont mordues tous les ans par un serpent. Parmi elles, 100 000 décèdent et 400 000 souffrent d’invalidité ou sont défigurées. C’est en particulier en Afrique sub-saharienne que la situation est la plus préoccupante. En effet, chaque année, 30 000 personnes meurent à cause du venin et 8 000 subissent des amputations. On imagine bien alors l’urgence pour cette région du globe de retrouver au plus vite un producteur de ce sérum…

    « Nous sommes aujourd'hui confrontés à une véritable crise sanitaire. Alors pourquoi les gouvernements, les sociétés pharmaceutiques et les organismes de santé mondiale se défilent quand nous avons le plus besoin d’eux ? », s’emporte le Dr Gabriel Alcoba, spécialiste des morsures de serpents chez MSF. « Imaginez combien il est effrayant d'être mordu par un serpent […] en sachant que cela peut vous tuer, qu’il n'y a pas de traitement disponible ou que vous ne pouvez pas vous permettre de le payer ? »
    D’autant plus que de manière générale, ces morsures interviennent au sein de milieux défavorisés, où les personnes concernées n’ont pas forcément accès aux structures de santé.

    De son côté, Sanofi Pasteur a assuré à des journalistes de la BBC qu’ils comptaient bien partager la recette de leur anti-venin. De plus, des discussions auraient actuellement lieu entre la firme pharmaceutique et d’autres partenaires afin que la production reprenne. En revanche, rien ne serait effectif d’ici 2016…



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