Espoir d'un traitement
Maladie de la vache folle : une molécule bloque l'infection
Des chercheurs ont développé un composé capable de bloquer l'accumulation de prions dans le cerveau responsable de la maladie de la vache folle.
Une équipe de chercheurs franco-suisse a réussi à bloquer les agents infectieux responsables de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), plus connue sous le nom de maladie de la vache folle, grâce à une nouvelle molécule. Une découverte publiée ce jeudi dans la revue Science Translational Medicine.
Testé chez la souris et le hamster, le composé conçu par les chercheurs est un polythiophène. En bloquant l’agglutination des prions infectieux – des protéines anormales provoquant l’ESB – dans le cerveau, cette macro-molécule enraye l’infection et le développement de maladies neurodégénératives rares mais souvent mortelles. Chez l’homme, l’accumulation de ces protéines anormales provoque les maladies de Creutzfeldt-Jakob.
Parmi tous les polythiophènes développés par les chercheurs, l’un des candidats les plus prometteurs a prolongé la vie des souris infectées de plus de 80 %. Grâce à la molécule, ces dernières ont présenté moins de dommages cérébraux et d’amas de prions pathologiques. Il semblerait que ce candidat soit efficace contre 2 souches différentes de protéines et bloque précocement l’agrégation des prions ainsi que leur réplication, indiquent les scientifiques de l’université de Zurich (Suisse) et de l’Institut de biologie et chimie des protéines à l’université de Lyon (France).
Toujours aucun traitement
Pour ces derniers, les polythiophènes ouvrent la voie à de nouveaux traitements pour les maladies à prions. Une découverte porteuse d’espoir alors qu’il n’existe aucun traitement préventif ou curatif actuellement pour les différentes formes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Les médicaments prescrits aux malades sont destinés à calmer certains symptômes comme les douleurs musculaires, les tremblements ou les mouvements involontaires.
Après les premiers cas de vache folle (chez les animaux) détectés au Royaume-Uni et la propagation de la maladie aux cheptels bovins en Europe et dans le monde, de nombreux pays ont pris des mesures de prévention afin de sécuriser l’alimentation. En France, dès 1990, l’emploi des farines animales – suspectées d’être à l’origine de l’épizootie – a été interdit. Une interdiction étendue à tous les animaux d’élevage en 2000. Dans l’hexagone, le dernier cas d’ESB remonte à avril 2004. Pour les experts, cette maladie aurait pratiquement disparu. Le dernier cas depuis 2013 a été détecté en Irlande et confirmé le 25 juin dernier.