Association française d'Urologie
Hypertrophie bénigne de la prostate : “il faut sensibiliser les hommes de 50 ans et plus qui ont des troubles urinaires”
L’hypertrophie bénigne de la prostate est une pathologie très fréquente survenant avec l’âge qui nécessite une prise en charge personnalisée pour limiter le risque de complications.
“Tous les hommes vieillissent et quand ils vieillissent, leur prostate vieillit également”, commence le Dr Souhil Lebdai, chirurgien urologue, lors d’une conférence de presse proposée par l’Association française d’Urologie (AFU) mercredi dernier. “Il faut sensibiliser les hommes de 50 ans et plus qui ont des troubles urinaires.” La prostate est un organe de l’appareil génital masculin situé à la sortie de la vessie et par lequel passe l'urètre. Elle a pour rôle de fabriquer le sperme et de l’expulser au moment de l’orgasme. “Avec l’âge, on voit des modifications dans la conformation et la structure de la prostate, avec un tissu exubérant qui vient comprimer le passage de l’urine”, explique le spécialiste. “C’est ce qu’on appelle l’adénome de la prostate, ou hypertrophie bénigne de la prostate, et cela concerne environ 30 % des hommes de plus de 65 ans.”
Adénome de la prostate : les symptômes à surveiller
L’augmentation du volume de la prostate peut gêner le passage de l’urine et empêcher la vessie de se vider correctement. L’homme atteint peut ressentir des symptômes pouvant avoir un impact important sur sa qualité de vie, tels que : la sensation de mal vider sa vessie, des envies urgentes et fréquentes d’uriner le jour comme la nuit, une baisse de la force du jet, un jet haché ou des gouttes retardataires, etc. “Les patients sont généralement inquiets d’avoir un blocage urinaire appelé « rétention aiguë d’urines », mais heureusement cette complication est assez rare (seulement 2% à 2 ans)”, ajoute l’AFU.
L’hypertrophie de la prostate est une pathologie bénigne que l’on peut soulager
“Il ne faut pas confondre l’hypertrophie bénigne de la prostate et le cancer de la prostate car c’est une condition qui n’est pas grave en soi. Par contre, cela a un impact sur la qualité de vie des patients, donc il faut la prendre en charge”, souligne le Dr Lebdai. Pour cela, le médecin donne plusieurs conseils hygiéno-diététiques à mettre en place, comme :
- mieux répartir les boissons dans la journée : “il faut éviter des erreurs grossières comme s’hydrater abondamment avant le coucher” ;
- limiter les boissons excitantes : café, thé, alcool ;
- traiter la constipation.
“Ensuite, on peut être amené à prescrire des médicaments permettant de détendre la prostate”, diminuer l’inflammation ou diminuer la taille, tels que : un alpha-bloquant, un inhibiteur de la 5 alpha réductase, un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 ou des extraits de plante “qui ont l’avantage de ne pas avoir d’effets secondaires sur le plan sexuel”.
Si ces différentes approches ne sont pas suffisantes, un recours à la chirurgie peut s’avérer nécessaire. “Le principe de ces interventions est de désobstruer la prostate pour que les urines puissent passer plus facilement. Aujourd’hui, nous disposons de nombreuses techniques peu invasives permettant de soulager les patients tout en limitant le risque de complications ou de séquelles. Un des enjeux modernes de ces traitements est d’améliorer le confort des patients sans pour autant altérer leur sexualité”, indique l’AFU.