Environnement

Des microplastiques retrouvés dans des cerveaux humains

Alors que des microplastiques ont déjà été identifiés dans plusieurs organes du corps humain, il apparait qu'ils migrent aussi jusqu'au cerveau.  

  • Par Mathilde Debry
  • Paul Campbell / istock.
  • 06 Sep 2024
  • A A

    Une "quantité assez alarmante" de microplastiques a été retrouvée dans des cerveaux humains.

    L'étude à l’origine de cette découverte a porté sur 51 échantillons de tissu cérébral de personnes décédées en 2016 ou en 2024. L'âge moyen au moment de la mort était de 50 ans pour la cohorte de 2016 et de 52,3 ans pour la cohorte de 2024.

    L'équipe de chercheurs a d’abord analysé chimiquement de petites portions d'échantillons de cerveau pour y rechercher les signatures de 12 polymères plastiques différents, dont le PVC, le polystyrène et le polyéthylène.

    Ils ont également utilisé un puissant microscope électronique qui leur a permis d'identifier "d'innombrables" particules suspectes qui, par leur taille et leur forme, semblaient être de possibles microplastiques.

    Ils ont aussi comparé leurs résultats à des échantillons de tissus hépatiques et rénaux également prélevés lors d’autopsies.

    Davantage de microplastiques dans le cerveau que dans le foie et les reins

    "Les échantillons de cerveau, tous issus du cortex frontal, ont révélé des concentrations de microplastiques nettement plus élevées que le foie ou les reins", écrivent les auteurs de l’étude dans leur compte-rendu. En outre, les échantillons de 2024 présentaient des niveaux de polymères considérablement plus élevés que ceux de 2016.

    "C'est assez alarmant", a déclaré le docteur et auteur de l’étude Matthew Campen. "Il y a beaucoup plus de plastique dans nos cerveaux que je ne l'aurais imaginé. Cela correspond à ce que l'on observe dans l'environnement", ajoute-t-il.

    Sa prépublication est disponible sur le site de la National Library of Medicine.

    Quel est l'impact des microplastiques sur la santé ?

    Les microplastiques sont de minuscules particules de moins de 5 millimètres qui proviennent de la décomposition de débris plus importants ou de produits contenant des microbilles tels que les cosmétiques.

    Ils sont très nombreux dans l'environnement (océans, sols, pluies, air, denrées alimentaires) et de multiples preuves indiquent aujourd’hui qu'ils sont aussi omniprésents dans l'organisme humain.

    "Chez la souris, les microparticules de polyéthylène induisent des troubles de la structure et de la fonction de l’intestin ainsi que de la flore intestinale. S’il s’avère que ces polluants ont un effet comparable chez l’Homme, ils pourraient être impliqués dans l’apparition de certaines maladies, notamment cancéreuses ou inflammatoires", indique l'Inserm

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