Etude alarmante

Sucre, sel, gras et pesticides cachés... : quels sont ces aliments qui nous "empoisonnent" au quotidien ?

Dans une revue hors-série parue ce jeudi, 60 Millions de consommateurs tape sur l'industrie agro-alimentaire et alerte sur les aliments qui nous "empoisonnent".

  • Par Anaïs Col
  • Gurzzza /istock
  • 12 Avr 2018
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    Sucre, sel, graisses, pesticides cachés, nitrites, additifs... notre alimentation contient un grand nombre d'ingrédients nocifs. Dans son nouveau hors-série Ces aliments qui nous empoisonnent publié ce jeudi, 60 Millions de consommateurs dénonce les "aberrations nutritionnelles à travers le décryptage des ingrédients" de 100 produits en vente dans la grande distribution. Du cacao en poudre, aux produits dits sans gluten, sans viande, l'association dénonce "les entourloupes des industriels lorsqu'ils bernent les consommateurs et font passer un aliment bourré d'additifs pour un produit santé".

    Le sucre, première cible

    Le sucre est souvent camouflé dans les aliments transformés. "80 % du sel absorbé par les Français proviennent des aliments transformés. 70 % des sucres sont ajoutés et cachés", précise la revue. Dans une bouteille de ketchup Heinz de 700 g par exemple, se trouvent huit tomates et 22 morceaux de sucre. Même constat pour le cacao en poudre. La diététicienne Angélique Houlbert avait mené une étude sur les chocolats en poudre en janvier dernier et découvert que ces produits contenaient en moyenne 80 % de sucre et 20 % de cacao maigre.

    Nous savons également qu'une cannette de Coca-Cola de 33cl contient 7 morceaux de sucre (35g). 60 Millions de consommateurs cite plusieurs autres exemples comme le fait qu'une tranche de pain de mie soit finalement plus salée qu'un paquet de chips, ou encore qu'une barre chocolatée contienne en réalité plus de graisse saturée qu'une tartine de rillettes. De quoi réfléchir.

    Les additifs, l'addiction des industriels

    Les additifs sont le pêcher mignon des industriels qui gagnent "leur croûte" en nous rendant accros. Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), l'additif alimentaire "est ajouté dans un but technologique au stade de fabrication, transformation, préparation, traitement, conditionnement, transport ou entreposage des denrées. Il est autorisé dans l'alimentation humaine seulement s'il ne fait pas courir de risque au consommateur aux doses utilisées".

    La revue répertorie pourtant 50 produits "à proscrire", allant du E102 au E951. C'est à dire contenant du colorant synthétique, des produits chimiques, de l'aluminium en poudre, de l'acide formique ou encore du sorbate de sodium (un conservateur chimique). Tous ces composants ajoutés présentent des risques pour la santé (asthme, réactions cutanées, insomnie, risques rénaux, hyperactivité, urticaires...).

    Au rayon viande

    60 Millions de consommateurs dénonce également le "mécanisme pernicieux" de l'excès "de fer" dans la viande rouge et les risques de cancer que cela occasionne. Notamment du sein chez les femmes. L'association recommande donc de se limiter à 500g de viande rouge par semaine et d'en consommer le moins possible après 50 ans. En 2015, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) classait la viande rouge (toutes les viandes y compris les blanches hors volaille et poisson) comme "probablement cancérogène pour l’homme". La viande transformée - c'est à dire modifiée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou autres processus pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation - est quant à elle répertoriée comme "cancérogène pour l’homme".

    Attention aux céréales et aux yaourts

    Certaines céréales contiendraient également des graisses cachées. La revue les qualifient de "bombes de graisses", en particulier celles appartenant aux marques Trésor de Kellogg’s et Extra Fruits (de Kellogg’s également). Les barres de céréales, les pâtes feuilletées et les poêlées de légumes Bonduelle ou Picard sont également concernées. 

    Plus grave, 9 additifs ont été trouvés dans les yaourts Carrefour aux fruits recette crémeuse, 7 dans ceux de la marque Taillefine aux fraises, et 12 dans le panier de Yoplait nature sur fruits. Et ce, alors que la loi française interdit l’ajout d’additifs dans les yaourts. "Le mélange de fruits sert en somme de cheval de Troie pour contourner la loi", juge la revue qui parle aussi de "subterfuge" qui "dénature un produit simple et bon pour la santé".

    La place des aliments transformés dans notre alimentation

    Le Dr Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive et holistique, définit les aliments transformés comme des produits "dont on ne peut même pas reconnaître l’origine naturelle tellement (leur) matrice est modifiée".

    Selon un rapport de l’Insee, la part de ces produits ultra-transformés à base de viande, de poisson et de légumes a plus que doublé ces dernières années, pour atteindre 41 % en 2006 en France, au détriment des produits demandant davantage de préparation personnelle. Aujourd’hui, elle représenterait 80% de notre consommation alimentaire. Le succès de ces produits réside essentiellement dans le fait qu’ils sont peu coûteux et faciles à consommer. Un avantage non négligeable dans une société pressée, obsédée par les échéances, le gain de temps et les résultats instantanés. Aujourd’hui, les aliments ultra-transformés contribuent à plus de la moitié des apports énergétiques de la France, l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis ou encore le Royaume Uni.

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