Alarmant

Psychiatrie : rapport accablant sur des "traitements inhumains" au CHU de Saint Etienne

Un rapport alarmant rédigé par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan, dénonce les conditions de vie et d'hospitalisation "indignes" de certains patients en psychiatrie au CHU de Saint Etienne.

  • Par Anaïs Col
  • vilevi/Epitura
  • 01 Mar 2018
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    La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan a publié un rapport accablant sur les conditions d’accueil "indignes" des patients hospitalisés en psychiatrie, au CHU de Saint-Étienne. Dans ses "recommandations en urgence" remises à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et publiées ce jeudi au Journal Officiel, Adeline Hazan dénonce le "traitement inhumain ou dégradant", au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, infligé à certains patients. 


    D'inquiétantes pratiques


    Lors de sa visite du 8 au 15 janvier 2018, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a découvert que "treize patients attendaient allongés sur des brancards dans les couloirs même des urgences générales". Sept "faisaient l’objet de contentions au niveau des pieds et d’une ou des deux mains". Et de poursuivre : "Ces sept personnes se trouvaient aux urgences depuis des durées allant de quinze heures à sept jours. Elles n’avaient pu ni se laver, ne si changer, ni avoir accès à leur téléphone portable".

    Dans le service de psychiatrie, les conditions de vie des patients ne semblent pas plus heureuses : "Une patiente non agitée mais souffrant de troubles compulsifs est ainsi placée en isolement dans sa chambre ordinaire depuis plusieurs mois, avec porte des toilettes fermée à clé et quatre sorties d’un quart d’heure autorisées par jour pour fumer", note Adeline Hazan qui estime que l’hôpital recourt de manière abusive à "une pratique générale d’isolement et de contention". Ces pratiques "illégales et abusives doivent cesser immédiatement", s'insurge-t-elle. 


    Justification du CHU


    Dans un communiqué, la direction du CHU assure avoir "déjà mis en place des mesures pour répondre aux recommandations (…) La contention physique est utilisée uniquement sur prescription médicale, dans une visée de protection des patients dangereux pour eux-mêmes et/ou pour autrui". 

    Régis Juanico, Député PS Nouvelle gauche dans la Loire, a affirmé sur Twitter qu'il ferait "usage dans les prochaines semaines de (son) droit de visite des lieux de privation de liberté pour (s)'assurer que les recommandations soient suivies d'effet et que de telles situations ne se reproduisent pas".

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