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Les travailleuses de nuit, plus exposées au risque de cancer

Une analyse de plusieurs études a conduit un oncologue chinois à établir un lien entre le travail de nuit et 11 cas de cancer. Les femmes d’Amérique du Nord et d’Europe seraient les plus exposées. Explications.

  • BrianAJackson/epictura
  • 08 Jan 2018
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    Dans une récente méta-analyse, Xuelei Ma, oncologue au laboratoire du Centre de biothérapie et de cancérologie de l'Université du Sichuan, en Chine, associe le travail de nuit à des femmes présentant un risque accru de cancer du sein, de la peau et du tube digestif. En comparant les données de 61 articles comprenant 114 628 cas de cancer, 3 909 152 participants d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Australie et d'Asie, 26 études de cohorte, 24 études de cas-témoins et 11 études cas-témoins nichées, le scientifique a fait le lien entre 11 cancers et le travail de nuit à long terme.

    Selon lui, travailler de nuit augmenterait de 19% le risque de cancer chez les femmes : +41% pour le cancer de la peau, +32% pour celui du sein et +18% pour le cancer gastro-intestinal. Plus grave, le risque de cancer du sein augmenterait de 3,3% tous les cinq ans en cas de travail de nuit sur le long terme. Fait étrange cependant, cela ne concernerait que les femmes originaires d’Amérique du Nord et d’Europe. "Nous avons été surpris de constater l'association entre le travail de nuit et le risque de cancer du sein, uniquement chez les femmes d’Amérique du Nord et d’Europe", a déclaré Xuelei Ma. "Il est possible que ces femmes aient des niveaux d'hormones sexuelles plus élevés, qui ont été positivement associés aux cancers hormonaux tels que le cancer du sein".

    Les infirmières sont le plus exposées

    De toutes les professions analysées, le risque semblerait plus élevé chez les infirmières. Celles qui travaillent de nuit présenteraient 58% de risque de développer un cancer du sein, 35% d’avoir un cancer gastro-intestinal et 28% de chance d’avoir un cancer pulmonaire. "Les infirmières de nuit étaient peut-être plus susceptibles de subir des examens de dépistage", remarque le chercheur pour justifier cette différence. "Notre étude indique que le travail de nuit sert de facteur de risque pour les cancers communs chez les femmes". Et de conclure : "ces résultats pourraient conduire à la mise en place de mesures efficaces pour protéger les travailleuses de nuit à long terme. Elles devraient subir des examens physiques réguliers et des dépistages du cancer.

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