Maladie d’Osgood-Schlatter : une douleur du genou de l’adolescent

Publié le 15.09.2022
Mise à jour 15.09.2022
Maladie d’Osgood-Schlatter : une douleur du genou de l’adolescent
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La maladie d’Osgood-Schlatter est la cause la plus fréquente de douleur antérieure du genou de l’adolescent.

Maladie d’Osgood-Schlatter : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

La tubérosité antérieure de la rotule est la petite saillie osseuse à la partie antérosupérieure de l’os du tibia, sous la rotule, et sur laquelle s’attache le tendon rotuline.
Tous les os chez l’enfant poussent à partir de différents noyaux osseux qui sont séparés à l’intérieur d’un même os, par du cartilage, un tissu que l’on retrouve chez l’adulte uniquement dans les articulations et plus fragile que l’os.

Qu'est-ce que la maladie d’Osgood-Schlatter ?

La maladie d’Osgood-Schlatter est la principale cause de douleur antérieure du genou chez l’adolescent, en particulier sportif (football, course, gymnastique et saut). Elle toucherait près de 4 % des adolescents normaux et 5 fois plus souvent les adolescents sportifs. La cause n’est pas connue exactement mais pourrait être en rapport avec un déséquilibre entre la fragilité relative de la tubérosité antérieure, qui est cartilagineuse jusqu’à l’adolescence, et un muscle quadriceps trop puissant.
Le pronostic de la maladie d'Osgood-Schlatter est excellent car elle est spontanément résolutive et les troubles disparaissent généralement avant que le patient ait atteint l'âge de 18 ans, lorsque l'apophyse de la tubérosité tibiale s'ossifie.
Son traitement, quand il est nécessaire est médical et soulage plus de 90 % des adolescents à 1 an. Les indications opératoires sont exceptionnelles.

Quelles sont les causes de la maladie d’Osgood-Schlatter ?

La cause n’est pas connue exactement mais pourrait être en rapport avec un déséquilibre entre la fragilité relative de la tubérosité antérieure, qui est cartilagineuse jusqu’à l’adolescence, et un muscle quadriceps trop puissant (observation chez des enfants spastiques).
La tubérosité tibiale reste, en effet, longtemps cartilagineuse pendant l’enfance et un noyau osseux apparaît chez les filles vers 10-12 ans et chez les garçons vers 12-14 ans. Elle va finir de s’ossifier complètement assez tardivement, vers l’âge de 15 ans chez la fille et 17 ans chez le garçon. Une position de rotule haute a été incriminée.

Quand évoquer une maladie d’Osgood-Schlatter ?

Les adolescents atteints, surtout des garçons sportifs, se plaignent d’une douleur mécanique, déclenchée à l’effort et progressivement croissante. Un traumatisme déclenchant est parfois incriminé dans les sports de contacts mais ne semble être que révélateur. La douleur s’accompagne une tuméfaction localisée et une sensibilité de la tubérosité tibiale antérieure. Elle peut être bilatérale dans moins de la moitié des cas.
La douleur est facilement reproductible lors de la mise en extension du genou contre résistance et lors de la palpation de la tubérosité. Elle est généralement calmée par le repos.
Une radiographie du genou n’est pas indispensable pour le diagnostic de la maladie d’Osgood-Schlatter et ne sera demandée que s’il existe un doute clinique avec une infection, une fracture ou une tumeur. L’échographie a beaucoup progressé ces dernières années et c’est aujourd’hui la technique de choix pour l’exploration du genou de l’adolescent. La seule indication pour une IRM est la suspicion d’une pathologie tumorale, rare sur cette localisation anatomique.

Quelles sont les complications ?

La douleur gênant l’activité sportive est la principale complication tant que l’on ne recourt pas à des traitements qui se compliquent potentiellement, comme une immobilisation plâtrée prolongée ou une chirurgie.

Maladie d’Osgood-Schlatter : QUE FAIRE ?

Avec quoi peut-on confondre une maladie d’Osgood-Schlatter ?

L'apparition brutale d'une douleur en contexte traumatique ou sportif, sans symptôme antérieur, dans la région de la tubérosité tibiale antérieure du genou doit faire envisager la possibilité d'un arrachement osseux débutant de la tubérosité tibiale plutôt qu'une maladie d’Osgood-Schlatter. La maladie de Sinding-Larsen-Johansson est assez similaire dans sa présentation mais la douleur siège sur la pointe de la rotule.
Une fracture de fatigue (de stress) du tibia proximal peut aussi être évoquée devant des douleurs de la métaphyse tibiale supérieure. Une fracture de fatigue de l’extrémité supérieure du tibia.
Tout tableau atypique doit être investigué, surtout s’il y a une aggravation de la douleur après l’arrêt sportif afin d’éliminer une tumeur du genou.

Quand faut-il consulter un médecin ?

Il faut consulter un médecin en cas de fièvre, de contexte traumatique avec douleur brutale, ou de persistance de la douleur du genou après mise au repos sportif.

Comment traiter une maladie d’Osgood-Schlatter ?

L’arrêt des activités sportives, le glaçage pendant 20 minutes après l'activité et le repos représentent le meilleur traitement à la phase aiguë. La principale difficulté du traitement est la non-acceptation par certains adolescents de l’arrêt temporaire du sport. Une sangle infra-patellaire a été recommandée pendant l'activité sportive mais son efficacité n'est pas démontrée.
Les antidouleurs à base de paracétamol ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être prescrits pour calmer la douleur. Les infiltrations de corticoïdes font courir un risque d’atrophie cutanée. La physiothérapie peut être utile s’il existe des rétractions ou des contractures musculaires. Les étirements musculaires du quadriceps et des ischiojambiers sont alors conseillés pour essayer de diminuer les contraintes d’un muscle « trop court ».
Les attelles rigides amovibles de décharge n’ont jamais prouvé leur utilité et ne sont pas indiquées car elles risquent d’entraîner une amyotrophie et une raideur du genou. Il est, par ailleurs, peu probable qu'elles soient utilisées chez un adolescent qui ne se plie pas aux soins.
L’immobilisation plâtrée reste rarissime, et uniquement temporaire chez l’adolescent qui refuse le repos sportif, ou dans le cas d’une crise douloureuse ne répondant pas aux traitements antalgiques et à l’arrêt des activités sportives.
La chirurgie est très rarement indiquée et ne doit, de toute façon, jamais être réalisée avant la fin de la croissance : le risque majeur de cette chirurgie pendant l’adolescence est de voir apparaître un genu recurvatum, par fusion liée au geste chirurgical du cartilage de croissance de la tubérosité tibiale antérieure.

Comment éviter d’avoir maladie d’Osgood-Schlatter ?

Plusieurs stratégies ont été proposées qui reposent sur les échauffements et des étirements soigneux des muscles de la cuisse avant l’effort et l’entraînement progressif sans surmenage articulaire, en particulier au moment des pics de croissance.

Maladie d’Osgood-Schlatter : PLUS D’INFOS

Les liens de la maladie d’Osgood-Schlatter

La fiche de la Société Française d’Orthopédie Pédiatrique
https://sofop.org/medias/files/textes_scientifiques/fiches_parents/Osgood.pdf

La fondation HOPALE
http://www.fondation-hopale.org/Programmes/Sportif/Osgood-schlatter

Les liens Pourquoi Docteur

Douleur antérieure du genou : rechercher un syndrome fémoro-patellaire

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