Dermatologie

Mélanome malin : baisse de l’incidence chez les suédois jeunes

Une étude suédoise récente révèle une diminution significative de l'incidence et de la mortalité du mélanome chez les personnes de moins de 50 ans. Un signal positif en faveur de la prévention de ce cancer de la peau.

  • Albina Gavrilovic/istock
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  • 10 Sep 2024
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    Depuis les années 1960, l'incidence du mélanome malin a considérablement augmenté dans le monde, particulièrement chez les personnes âgées, même si la tendance semble s'inverser en Australie et aux Etats-Unis. Cependant, en Suède, une nouvelle étude de cohorte utilisant des données du Registre suédois du mélanome (SweMR) et du Registre national du cancer indique une baisse récente de l'incidence et de la mortalité du mélanome chez les personnes de 30 à 49 ans. Ces résultats sont publiés dans JAMA Dermatology.

    Bien que la raison exacte de cette tendance soit inconnue, les auteurs suggèrent que les campagnes de santé publique, les changements démographiques et l'introduction de traitements efficaces contre le mélanome pourraient en être les facteurs contributifs.

    Une baisse de plus de 5% depuis 2014

    L'étude a inclus 33 324 patients âgés de moins de 60 ans diagnostiqués entre 1990 et 2022, représentant 34 800 mélanomes invasifs primaires. Une augmentation constante de l'incidence a été observée chez les 50 à 59 ans, tandis que les groupes d'âge de 20 à 49 ans ont montré un pic d'incidence entre 2013 et 2015, suivi d'une stabilisation ou d'une diminution significative jusqu'en 2022. Par exemple, chez les femmes de 30 à 39 ans, l'incidence a diminué à un taux annuel moyen de -5,2 % après 2014.

    En parallèle, une baisse significative de la mortalité par mélanome a été notée chez les 30 à 49 ans, alors que les personnes de 60 ans et plus n'ont pas montré de diminution comparable. Malgré ces résultats prometteurs, l'incidence reste élevée parmi les 50-59 ans, avec une augmentation continue de plus de 4 % par an depuis 2005.

    Des données du registre national suédois du mélanome

    Les données proviennent du Registre suédois du mélanome (SweMR) et du Registre national du cancer, qui couvrent plus de 99 % de tous les mélanomes cutanés invasifs primaires diagnostiqués en Suède. L'étude s'appuie sur des registres nationaux robustes et complets, garantissant ainsi une couverture presque totale de la population suédoise.

    L'analyse a utilisé des modèles de régression à points de rupture pour identifier les changements significatifs dans les tendances au fil du temps, en se basant sur des méthodes statistiques solides et validées, y compris le logiciel Joinpoint Regression pour analyser les tendances temporelles. Les analyses ont pris en compte divers facteurs tels que le sexe, l'âge et l'épaisseur de la tumeur.

    Des résultats encourageants pour la prévention

    Les résultats de cette étude montrent un espoir tangible d'une réduction de l'incidence et de la mortalité du mélanome chez les jeunes adultes en Suède, probablement grâce à une meilleure sensibilisation publique, des campagnes de prévention solaire et des traitements plus efficaces. Ces tendances positives pourraient éventuellement s'étendre ultérieurement aux personnes âgées, entraînant une baisse générale de l'incidence et de la mortalité du mélanome dans toute la population.

    Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour explorer les facteurs causaux possibles, notamment les modèles d'exposition aux UV et les influences démographiques telles que l'immigration et l'origine ethnique. Une compréhension plus approfondie de ces facteurs pourrait aider à orienter les futures stratégies de prévention et de traitement du mélanome.

     

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