Médecine générale

Sédentarité au travail : une technologie simple pour réduire les risques

De nombreux travailleurs passent de longues périodes assis à leurs bureaux avec un prix sur la santé bien plus lourd que l'on pourrait penser. Des interventions simples existent pourtant pour réduire les risques et l'une se démarque particulièrement d'après une récente publication de Santé Publique France.

  • Aleutie/istock
  • 21 Jul 2023
  • A A

    La sédentarité au travail est courante. De nombreuses personnes passent leurs journées assises au bureau. Les conséquences sont importantes sur la santé allant de l'anxiété à un risque accru de multiples cancers. Mais comment lutter efficacement contre ?

    Pour y répondre, Santé Publique France publie une revue de la littérature sur l'efficacité de différentes stratégies d'intervention pour lutter contre la sédentarité au travail. L'une d'entre elles, faisant appel à une technologie toute simple, s'avère particulièrement efficace.

    Des risques sur la santé « difficilement compensables » par la pratique d'une activité physique

    Le prix de la sédentarité au travail est lourd en termes de santé du travailleur : augmentation de la mortalité, du risque de maladies cardiovasculaires, de cancer du côlon, du poumon et de l'endomètre, du diabète de type 2, de l'anxiété, de la dépression et des troubles musculo-squelettiques. Lutter contre cette sédentarité est donc un enjeu majeur de santé publique. D'autant plus que ces risques, précise SPF dans son communiqué, sont « difficilement compensables par la pratique physique même pour les personnes physiquement actives ».

    A titre d'exemple, précise SPF, un travailleur qui reste assis 9 heures par jour doit pratiquer 1h25 d'activité physique modérée ou intense pour « éliminer » les risques de mortalité par maladies cardiovasculaires liés à ce trop plein de temps passé assis. Peu de personnes peuvent prétendre à cette activité physique quotidienne... Le mieux reste donc la prévention du temps passé assis. 

    On connaît maintenant la mesure « la plus efficace » pour réduire le temps assis au travail

    Parmi les différentes stratégies étudiées dans la revue de littérature de SPF, l'une se démarque particulièrement et est désignée comme « mesure la plus efficace pour réduire le temps passé assis » par SPF : le mobilier actif, et notamment les bureaux assis-debout individuels. Le principe est simple, un bureau équipé d'un système électrique permettant de passer facilement d'une position basse où la personne travaille assise à une position haute pour un travail debout. Ce type de mobilier permet d'après les études de réduire le temps passé assis jusqu'à 3h36 par jour comparé à l'utilisation d'un bureau classique précise SPF.

    Parmi les autres interventions étudiées, celles « reposant sur l'information ou la motivation des individus sur le lieu de travail » ont une « efficacité variable » d'après les études disponibles. L'information simple, sous forme d'affiche ou flyer par exemple, n'ont pas fait preuve de leur efficacité sur la réduction du temps passé assis, par contre « les incitations par ordinateur à se lever ont été efficaces après plusieurs mois d'intervention » précise l'article de SPF. 

    Des travailleurs en meilleure santé et tout aussi productifs

    Compte tenu de l'ampleur des conséquences de la sédentarité au travail et de la fréquence de cette exposition dans la population active, il semble essentiel d’accroître sa lutte. En médecine générale, cela peut passer par une sensibilisation des personnes à risque et favoriser la connaissance de ces résultats notamment l'efficacité du mobilier actif.

    Et pour rassurer les employeurs, il faut souligner comme l'indique SPF que « la mise en place de l'ensemble de ces interventions, en particulier le mobilier actif, ne réduit pas la productivité des travailleurs »

     

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.