Diabète
Mesure de la glycémie : les dispositifs sans piqûre ne seraient pas fiables
La sécurité des capteurs de glycémie qui ne reposent pas sur une mesure dans une goutte de sang ou de façon sous-cutanée est mise en cause par l'ANSM. Une alerte qui vise notamment les bagues et montres connectées.

- Par Paul-Emile François
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"Ces appareils sont trompeurs !". L'ANSM (Agence nationale de sûreté du médicament) est formelle : les dispositifs indiquant pouvoir donner une mesure de la glycémie sans prélèvement de sang "mettent en danger la santé des personnes diabétiques". Dans le viseur de l'Agence, les bagues, montres connectées ou moniteurs à placer sur le doigt.
L'ANSM comme la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et des fraudes) recommandent aux personnes atteintes de diabète de ne plus utiliser de tels dispositifs et même, pour ceux qui les ont acquis, d'en exiger le remboursement. Ces deux organismes rappellent que la seule mesure fiable de la glycémie doit se faire par prélèvement d'une goutte de sang ou en utilisant un capteur sous-cutané.
Une surveillance de la glycémie essentielle pout les diabétiques
Chez les personnes diabétiques, l'hyperglycémie commence lorsque le taux de sucre dans le sang est supérieur à 1,80g/L, l'hypoglycémie correspondant à un taux inférieur à 0,7g/L. La surveillance de ce taux est essentiel pour le suivi du traitement par insuline. Cette surveillance permet de suivre l'équilibre du diabète et d'adapter le traitement si nécessaire en cas de variation de la glycémie. D'oû l'importance pour les diabétiques, notamment les diabétiques de type 2, de pratiquer une auto-surveillance qui permet d'agir rapidement en cas d'hyper ou d'hypoglycémie qui peut représenter une urgence vitale.
Des dispositifs qui peuvent transmettre des données de glycémie erronées
Les appareils mis en cause dans cette alerte conjointe de l'ANSM et de la DGCCRF pourraient transmettre des données erronées et générer un retard dans la prise en charge "pouvant conduire à des hospitalisations, un coma, voire même le décès". Certaines plateforme proposent sur internet et les réseaux sociaux ces dispositifs de mesure sans piqûre avec l'argument d'un contrôle de la glycémie non invasif et sans douleur.
"Ces appareils ne sont pas validés sur le plan médical", rappelle l'ANSM et soulignant que certains d'entre-eux usurpent les références à la Fédération française des diabétiques, à la Société francophone du diabète ou à l'INSERM, références que l'Agence qualifie de "fraudes".En France, 5 millions de personnes atteintes de diabète de type 2
Le diabète de type 2 qui toucherait plus de 5 millions de patients en France, le plus souvent les personnes âgées de plus de 40 ans, est une maladie considérée comme grave qui peut entraîner des complications cardiovasculaires et des dérèglements rénaux et nerveux. Il résulte de l'insuffisance de l'effet régulateur de l'insuline sur le taux de sucre dans le sang. Les principaux symptômes de la maladie qui doit être confirmée à la suite d'un examen sanguin sont la fatigue, un besoin fréquent d'uriner, une peau sujette aux démangeaisons ou des troubles de la vision.
Le nombre de patients atteints du diabète de type 2 (90% des cas de diabète après 60 ans) augmente chaque année de plus de 5% et, en lien avec l'augmentation du nombre de personnes obèses dans les pays occidentaux, voit l'âge moyen de son apparition diminuer. Au point que des cas d'adolescents touchés par cette forme de diabète de ont déjà été signalés.