Bourdonnements d’oreille : rarement graves, les acouphènes vont s’estomper
Les acouphènes, ou bourdonnements d’oreille, sont des bruits entendus dans l’oreille ou dans la tête sans source sonore extérieure. Ils peuvent être de courte durée, après un traumatisme sonore. Ils devenir permanents, continus ou intermittents, et témoigner alors d’une altération ou d'un vieillissement de l’oreille interne.
Des mots pour les maux
Les bourdonnements d’oreille sont appelés « acouphènes » par les médecins.
Les voies de l’audition comprennent le tympan, qui sépare « l’oreille externe » de « l’oreille moyenne », où peuvent se produire les otites. Le tympan est en liaison avec « l’oreille interne », où se trouvent les récepteurs auditifs (« cochlée »), par le biais de différentes structures osseuses (« osselets » et « étrier »).
Quand les personnes souffrant d’acouphènes s’habituent à leur trouble, on appelle cela le « processus d’habituation ».
Qu'est-ce que les acouphènes ?
Les acouphènes sont des sensations auditives (sifflement, grésillement, bourdonnement, bruissement, craquements,…) qui ne sont pas causées par une origine ou un bruit extérieur.
Ils sont intermittents ou permanents et perçus dans une seule oreille ou dans les deux.
Parfois, la personne atteinte peut aussi avoir l’impression que les acouphènes proviennent du milieu de sa tête.
Les « bruits » entendus peuvent survenir, soit brutalement, soit progressivement.
Quelle est l’évolution des bourdonnements d’oreille ?
L’évolution des acouphènes est très variable d’une personne à l’autre. Il s’agit le plus souvent d’une simple gêne temporaire et occasionnelle. Mais les bruits perçus peuvent aussi incommoder en permanence la personne, affectant sa qualité de vie.
Quand les bourdonnements d’oreille sont permanents, plusieurs troubles sont en effet possibles : problèmes d’endormissement, difficultés de concentration, anxiété.
En général, les acouphènes ont néanmoins tendance à diminuer avec le temps, car les personnes touchées s’y habituent progressivement (« phénomène d’adaptation »). On appelle cela le « processus d’habituation ». Selon les patients, cette adaptation se fait plus ou moins rapidement, sur quelques mois.
A quoi sont dus les bourdonnements d’oreille ?
Les causes des acouphènes sont nombreuses. Dans la majorité des cas ils surviennent de manière isolée.
Les causes les plus fréquentes sont :
• Un traumatisme acoustique (explosion ou écoute de musique à très fort volume dans un concert) : le bruit très fort provoque des lésions des cellules sensitives dans l’oreille interne. Ces cellules qui souffrent sont alors responsables de l’émission des signaux « parasites » que le cerveau ne peut pas distinguer de ceux que produisent les sons extérieurs : il interprète donc ces signaux comme des bruits bizarres.
À long terme, l’exposition répétée à des sons trop forts peut contribuer à un vieillissement prématuré des organes de l’audition et entraîner une surdité chez des adultes encore jeunes.
• Une baisse normale de l’audition liée au vieillissement de l’oreille, ou « presbyacousie ». Ce phénomène est fréquemment associé à la présence d’acouphènes chez les personnes à partir de 50 ans.
• Un bouchon du conduit auditif externe par la sécrétion excessive de l’oreille (« bouchon de cérumen ») ou un corps étranger dans le conduit auditif externe de l’oreille peut être à l’origine de bourdonnements, souvent accompagnés d’une baisse de l’acuité auditive.
• Une otite moyenne est une inflammation de l’oreille moyenne, qui se développe donc dans la petite cavité entre le tympan et l’oreille interne : elle s’accompagne souvent de douleurs.
• Une otospongiose est une maladie héréditaire dégénérative de l’oreille qui entraîne un dysfonctionnement de l’oreille, responsable de bourdonnements et, à terme, d’une surdité.
• La maladie de Ménière est une affection du centre de l’équilibre (« labyrinthe ») dans l’oreille interne : elle est due à une augmentation de la pression d'origine inconnue dans le labyrinthe. Elle peut entraîner des bourdonnements d’oreille, une baisse de l’audition et surtout des vertiges assez spectaculaires avec une perte de l’équilibre et des nausées-vomissements.
• Une atteinte du nerf auditif, comme une tumeur bénigne du nerf (neurinome de l’acoustique) ou de l’oreille interne (partie la plus profonde de l’oreille) sont également à l’origine de bourdonnements d’oreille.
• Les acouphènes peuvent également être dus à des maladies générales comme l’hypertension artérielle ou à des médicaments toxiques pour l’oreille (« ototoxiques ») : antibiotiques type aminosides, anti-inflammatoires type indométacine, diurétique type furosémide, anticancéreux (bléomycine, vinblastine…), antipaludéens… De nombreux autres médicaments ont été incriminés sans que les preuves de leur réelle toxicité aient été établies.
• Une « cause vasculaire » a souvent été incriminée sans beaucoup d’arguments et à conduit à la prescription de nombreux vasodilatateurs, le plus souvent inefficaces et parfois toxiques.
• Un dysfonctionnement de la mâchoire (« articulation temporo-mandibulaire » ou ATM) comme un « trouble de l’occlusion dentaire » a pu être incriminé : quand on serre les dents, si ces dernières sont mal alignées, cela peut être à l’origine de contractures des muscles de la mâchoire, de douleurs et parfois de bourdonnements.
Quel est le retentissement des bourdonnements d’oreille ?
Le retentissement de l’acouphène peut être très variable : de la simple gêne au handicap permanent selon les individus avec des difficultés pour s’endormir ou pour se concentrer. Dans nombre de cas, les acouphènes peuvent provoquer des états d’anxiété, voire de dépression.
Les personnes consultent généralement pour vérifier qu’elles n’ont rien de grave et sont souvent déçues par les traitements qui leurs sont proposés. Ceci les amène souvent à consulter successivement de nombreux médecins et des « thérapeutes » de tous poils à la recherche d’une solution miracle … qui n’existe pas.
Bien qu’au début, les acouphènes peuvent provoquer une importante gêne qui peut conduire à une certaine détresse, la perception des acouphènes tend à diminuer avec le temps par un processus d’adaptation.
Selon les personnes, l’anxiété et le stress ressentis, ce processus prendra de plusieurs mois à plusieurs années, mais le malade finira par apprendre progressivement à « mettre à distance » cette perception parasite et à l’ignorer. C’est un processus très commun qui fonctionne déjà chez tout le monde puisque le cerveau conscient ignore spontanément la plupart des informations qui arrivent à chaque instant, et qui, sans pertinence avec la situation présente, restent au niveau inconscient.
Quand faut-il consulter en urgence ?
Les personnes victimes d’acouphènes ont tendance à chercher des explications, elles craignent souvent une attaque, une tumeur cérébrale, des désordres mentaux ou encore de devenir sourdes. Or, l’acouphène n’indique que très rarement un désordre grave.
Mais il faut cependant consulter en urgence un médecin si :
• Les acouphènes sont apparus après un traumatisme de la tête ou un traumatisme sonore.
• Les acouphènes sont associés à des douleurs d’oreilles (« otalgies »), des vertiges, des troubles de l’équilibre, une perte de l’audition (« l’acuité auditive ») ou, au contraire, une hyperacousie (hypersensibilité gênante aux sons et aux bruits), une fièvre.
Comment faire le diagnostic des acouphènes ?
Pour rechercher les causes possibles des acouphènes, le médecin traitant adressera la personne qui en souffre à un oto-rhino-laryngologique (ORL) pour un examen concernant les oreilles, le nez et la gorge.
Cet examen pourra inclure un examen de contrôle de l’audition (« audiogramme ») et, éventuellement, d’autres examens complémentaires comme un examen qui permet de caractériser le type d'acouphènes (« acouphénométrie ») et, plus rarement, une IRM en cas de suspicion de lésion du nerf de l’audition (neurinome de l’acoustique).
Que faire en cas de bourdonnements d’oreille ?
Dans 95 % des cas, les acouphènes sont temporaires et isolés, c'est-à-dire non associés à d’autres signes de maladie. Sans gravité, ils surviennent puis disparaissent sans causer de gêne.
Toutefois, s’ils deviennent durables et gênants, il faut arrêter de fumer et limiter sa consommation d’alcool (dont les effets vasodilatateurs majorent les bourdonnements). De même il faut essayer de ne boire ni thé, ni café, ni soda pendant un mois.
La priorité est surtout de protéger ses oreilles en évitant de s’exposer à des sons forts (tronçonneuse, perceuse, marteau-piqueur, coup de fusil, moto, concerts rock) qui pourraient aggraver les acouphènes. S’il n’est pas possible de les éviter, il faut porter des bouchons d’oreille ou un casque pour les protéger.
Il est traditionnellement recommandé de surélever sa tête pour dormir. Cela améliore la circulation du sang et peut réduire les acouphènes.
Pour favoriser le processus d’habituation, il faut éviter le silence complet en écoutant un bruit de fond à faible intensité, comme de la musique douce, une radio.
En cas de prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), il faut demander conseil à son pharmacien ou à son médecin traitant. En effet, à forte dose, ces médicaments peuvent être toxiques pour l’oreille et favoriser la survenue d’acouphènes.
Comment prendre en charge des acouphènes ?
Si une cause d’acouphène est diagnostiquée, son traitement permet de supprimer ou diminuer les acouphènes. Dans les autres cas, aucun traitement spécifique n'existe, mais des mesures peuvent les atténuer et il faut surtout éviter de les aggraver en s’exposant à un bruit trop fort.
Les vasodilatateurs, souvent proposés ne servent à rien et il faut se méfier des médicaments "miracles", plantes chinoises et autres, qui n’ont pas démontrés leur efficacité, sont chers à long terme et sont parfois toxiques.
• Si l’acouphène s’accompagne d’une surdité appareillable, la pose d’un appareil auditif peut supprimer l’acouphène. Le choix de l'appareil, en plus de ses capacités de masquage, doit permettre une amplification importante des bruits faibles dans la zone des bourdonnements sans toutefois entraîner une augmentation trop importante des bruits d'intensité moyenne ou forte. L'important est de faire un compromis entre : acceptation de l'amplification auditive et premiers résultats de masquage. Par chance, l'acouphène est rarement à plus de 10 dB par rapport au seuil auditif et un bruit de quelques décibels supplémentaires dans la zone de l'acouphène permet un masquage efficace. L'amplification doit pouvoir exercer un masquage de l'acouphène pour un milieu sonore calme, ce qui conduit parfois à une amplification plus importante que pour un appareillage classique.
• Le stress accentue souvent l’acouphène car elle le rend surtout plus perceptible, mais des exercices de relaxation sont alors susceptibles de diminuer la gêne.
La consultation chez un spécialiste de ces techniques permettra également de d’essayer les différentes techniques disponibles pour arriver plus rapidement à « mettre les bruits à distance » (adaptation).
Certains ostéopathes prônent la responsabilité d’un « micro-déplacement » des premières vertèbres cervicales. Il convient de ne pas se faire manipuler le cou n’importe comment et par n’importe qui sous peine d’accidents parfois graves.
Les bourdonnements d’oreille en France
10 % des Français qui souffrent de troubles auditifs ont moins de dix-huit ans et un tiers des adolescents équipés de lecteurs portables reconnaissent écouter leur musique à fort volume.
Les liens des acouphènes
Le site de l’association France Acouphènes
http://www.france-acouphenes.org/index.php
Le site sur les bourdonnements d'oreille et les acouphènes
https://www.traiter-acouphenes.fr/
Les liens Pourquoi Docteur
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