Mosquirix

Paludisme : l’OMS va vacciner 360 000 enfants

Un programme pilote sera lancé afin de vacciner les enfants de trois pays d’Afrique contre le paludisme.

  • Par Ambre Amias
  • belchonock/epictura
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  • 24 Avr 2017
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    L’Organisation Mondiale de la Santé lance un « programme pilote » contre le paludisme en Afrique. L’agence onusienne a pour objectif de vacciner au moins 360 000 enfants contre cette maladie d’ici à 2020, à travers le premier test « grandeur nature » pour ce jeune vaccin, explique-t-elle dans un communiqué.

    Le vaccin en question, Mosquirix (GSK), est le plus avancé sur le marché mais son efficacité reste limitée, selon les études menées jusqu’ici. Le programme sera lancé dans trois pays ayant déjà participé à des tests à petite échelle (Kenya, Ghana et Malawi).

    Combiné à d'autres méthodes

    Le vaccin doit toutefois être combiné à des méthodes de diagnostic, des traitements et des mesures de prévention éprouvés, comme les moustiquaires imprégnées de répulsif anti-moustique, précise l’agence, qui voit dans ce vaccin une « arme parmi d’autres ».

    L'Afrique est le continent le plus touché par le paludisme : 92 % des 429 000 personnes tuées dans le monde en 2015 par cette maladie y ont été dénombrées. L’infection, transmise par les moustiques, frappe particulièrement les enfants de moins de cinq ans, qui représentent plus des deux tiers de ces décès.

    « Les informations rassemblées lors de ce programme pilote nous aideront à prendre les décisions pour une utilisation plus large de ce vaccin », a précisé l’agence. De 2018 à 2020, l'OMS ambitionne de vacciner 120 000 enfants de moins de deux ans dans chacun des trois pays. Seront prioritaires les zones les plus touchées par cette maladie, caractérisée par des épisodes cycliques de fièvre plus ou moins graves.

     

    Courte efficacité

    Le Mosquirix a reçu en juillet 2015 un avis positif de l'Agence européenne du médicament (EMA). Le vaccin agit contre le plasmodium falciparum, la variante la plus mortelle du parasite responsable du paludisme, mais il ne garantit pas une immunisation.

    Selon des tests menés de 2009 à 2014 sur 15.000 personnes au Kenya, au Ghana, au Malawi, au Burkina Faso, au Gabon, au Mozambique et en Tanzanie, il permet surtout de réduire de 40 % le nombre d'épisodes paludiques, principalement les épisodes « graves » nécessitant une hospitalisation. Le vaccin, dont le développement a débuté dans les années 80, agit au moins pendant 4 ans et demi.

    Ce programme pilote doit permettre d'évaluer l'efficacité du vaccin « dans le contexte d'un usage routinier » ainsi que les éventuels obstacles logistiques. Il s'agira notamment de sensibiliser les parents au cycle de vaccination antipaludique, qui ne correspond pas au cycle traditionnel de vaccination des enfants (DTP, rougeole, etc) et implique donc des visites supplémentaires dans les centres médicaux. Quatre doses du vaccin doivent ainsi être injectées à l'enfant : lorsqu'il est âgé de 5 mois, 6 mois, 7 mois et 2 ans. D’autres vaccins, plus efficaces, sont en cours de développement.

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