15000 personnes interrogées

Cigarette électronique : qui sont les vapoteurs ?

Outil de sevrage ou effet de mode, l'INPES  lance une enquête pour cerner les motivations des adeptes de la e-cigarette. Une étude menée en République tchèque donne déjà des éléments.

  • Par Bruno Martrette avec Cécile Coumau
  • MCT/SIPAUSA/SIPA
  • 07 Jan 2014
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    Pas moins de 23 millions d’Européens - dont 1,5 million de Français - auraient déjà testé la cigarette électronique, selon l’Eurobaromètre. Et pourtant, ce phénomène de société reste encore mal connu. C’est le constat que dresse l’Institut national de prévention et d’éducation pour la Santé (INPES).

    Pour combler ce manque, il vient donc de lancer la première étude nationale d’envergure sur ce sujet : 15 000 personnes âgées de 15 à 75 ans vont être interrogées. But de l’opération : estimer de manière plus précise le nombre d’utilisateurs de cigarettes électroniques (les « vapoteurs ») en France métropolitaine, mais aussi les caractéristiques de cet usage, telles que la fréquence de consommation, la durée de l’utilisation, la teneur en nicotine, les lieux d’utilisation, d’achat... « Les raisons d’utilisation, et notamment le lien avec l’arrêt ou la diminution du tabac, seront également analysées », précise l’Inpes. Les résultats de cette enquête qui s’étalera jusqu’au second trimestre 2014 seront rendus publics au troisième trimestre 2014.


    En novembre dernier, une étude menée en République tchèque, parue dans la revue médicale Chest donnait tout de même des indications sur le profil de ces personnes qui ont abandonné définitivement ou temporairement le tabac.

    Les vapoteurs réguliers ont 34 ans
    L'étude a été réalisée en République tchèque, où les cigarettes électroniques sont disponibles dans des bureaux de tabac, dans les magasins spécialisés et sur ​​Internet. Le principal auteur de l'étude Peter Hajek, du Centre britannique pour le tabac et l'alcool à l'Université Queen Mary de Londres, a interrogé 1738  Tchèques sur leur consommation de tabac et d'e- cigarette. Les participants ont tout simplement été sélectionnés à la sortie des bureaux tabac ou lorsqu'ils fumaient dans la rue.
    Conclusion, les testeurs de e-cigarettes sont en général plus jeunes que ceux qui ne l'ont pas essayée (31 ans en moyenne). Mais les utilisateurs réguliers de cigarettes électroniques ont tendance à être un peu plus âgés que ceux qui l'ont juste testée (34 ans en moyenne). Les vapoteurs sont aussi plus souvent des hommes.

    Réduire leur consommation 
    La première motivation est de réduire leur consommation de cigarettes classiques (39,5 %). Ensuite, les vapoteurs reconnaissent se metttre au produit pour l'utiliser dans les endroits où l'interdiction de fumer est en vigueur (28,3 %). Enfin, l'envie d'arrêter de fumer définitivement concerne 27 % d'entre eux. Sur ce dernier point, les scientifiques précisent que 60 % des utilisateurs réguliers de cigarettes électroniques ont réduit leur consommation de tabac, en moyenne, d'environ 10 cigarettes par jour.

    L'essayer, c'est l'adopter
    En outre, d'après ces chercheurs britanniques, près de 20 % de ceux qui ont essayé la cigarette électronique sont devenus des utilisateurs réguliers. Un taux d'adoption « remarquablement élevé », fait remarquer Peter Hajek. Et ce dernier de rajouter que, « ce constat nous montre que la plupart des vapoteurs réguliers y ont recours plusieurs fois par jour tous les mois.
    Et les e-cigarettes ne sont pas juste une mode susceptible de disparaître. « Le produit est visiblement en train de devenir une véritable alternative aux cigarettes classiques », remarquent les chercheurs 
    Sur ce point, un organisme international, spécialisé dans les maladies respiratoires, s'inquiétait récemment sur le risque de dépendance à la nicotine, notamment pour les jeunes.


    Enfin, d'après le 1er essai comparatif mené en Nouvelle-Zélande et dévoilé début septembre, la e-cigarette serait un outil de sevrage tabagique au moins aussi efficace que les patchs de nicotine ! Sur ce dernier point par contre, l'équipe de Londres confie ses doutes. Pour ces scientifiques, « il est moins certain que les e-cigarettes aident réellement les fumeurs à cesser le tabac. »

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