Congrès de la Société française de Diabétologie
Diabète de type 2 : faut-il perdre du poids durant la grossesse ?
Les femmes enceintes souffrant de diabète de type 2 sont de plus en plus nombreuses. Parmi les mesures de suivi, perdre du poids durant la grossesse est envisagé.
La proportion de patientes atteintes de diabète de type 2 (DT2) durant leur grossesse est à la hausse. Leur prise en charge est calquée sur celle des femmes enceintes atteintes de diabète de type 1 (DT1), dont le suivi est documenté par une abondante littérature. Pourtant, « il existe chez les femmes touchées par le DT2 des facteurs de risque additionnels, comme le surpoids, l’obésité, ou encore l’hypertension artérielle », a souligné le Pr Anne Vambergue, du service de diabétologie du CHRU de Lille, lors d’une intervention au Congrès annuel 2016 de la SFD, qui s'est déroulé du 22 au 25 mars derniers à Lyon.
Une adaptation du traitement
De fait, sur le papier, il semble logique d’adapter leur prise en charge par rapport aux femmes enceintes atteintes de DT1. Aujourd’hui cependant, chez les femmes diabétiques qui projettent d’avoir un enfant, « la prise en charge pré-conceptionnelle reste encore très insuffisante », juge le Pr Vambergue, également responsable de la structure Diabète et grossesse de la Maternité Jeanne de Flandre. Or, il s’agit de grossesses qui nécessitent une préparation, comme une supplémentation en acide folique et l’adaptation du traitement antidiabétique puisque seule l’insuline peut aujourd’hui être utilisée pendant la grossesse.
Envisager une perte de poids
Par ailleurs, le Pr Vambergue a abordé la question de la gestion du poids chez cette population particulière de femmes enceintes : « Les femmes enceintes touchées par le DT2 pourraient-elles avoir pour objectif de ne pas prendre de poids pendant la grossesse, voire d’en perdre un peu, dans la limite de cinq kilos environ ? ». Si envisager une perte pondérale pendant une grossesse va à l’encontre des prises en charge établies, la question est aujourd’hui ouverte. D’autant que les données manquent pour savoir « si le taux de complications au cours de la grossesse – risque de césarienne, risque de malformation congénitale pour l’enfant – est le même chez les femmes présentant un DT1 et celles atteintes de DT2 », a rappelé le Pr Vambergue.