D'après l'ONU
VIH : les applications de rencontre augmentent les risques
D'après des chercheurs de l'Unicef, la hausse des contaminations au VIH chez les jeunes serait en partie liée à l'utilisation d'applications mobiles de rencontres, come Tinder ou Grindr.
Trouver un nouveau partenaire sexuel n’a jamais été aussi facile. Grâce aux nouvelles applications mobiles comme Grindr, Tinder ou Happen, les rencontres se multiplient.
Mais plusieurs publications scientifiques ont alerté ces derniers mois sur le côté obscur de ces services : leur utilisation entrainerait une augmentation des contaminations par IST, et notamment par le VIH.
Dans un rapport paru la semaine dernière, l’Unicef expliquait que malgré les progrès dans la lutte contre le SIDA, le nombre de contamination chez les adolescents avait triplé en quinze ans.
En parallèle, des recherches menées par Unicef Asie sur les deux dernières années mettent désormais en évidence l’existence d’un lien concret entre cette prévalence du sida et la fréquentation des applications de rencontre, notamment chez les jeunes homosexuels.
Pratiques à risque
Dans une interview accordée au journal britannique The Guardian, le Dr Wing-Sie Cheng, en charge des problématiques Sida pour la région Asie, à l’UNICEF, explique que les applications ont révolutionné la vie sexuelle de nombreux jeunes, rendant les rapports plus libres, plus fréquents et décontractés. D’après les travaux qu’il a mené, cela a conduit à une hausse des pratiques à risque, à l’origine de l’explosion des nouvelles contaminations chez les adolescents.
S’il est difficile d’estimer précisément combien de contaminations sont directement liées à l’utilisation de ces outils digitaux, le Dr Cheng explique qu'il y a un rapport très clair entre les deux. Il appelle donc à renforcer la coopération avec les entreprises qui commercialisent ces services.
L’idée : rendre les messages de prévention plus audibles et pour diffuser les bonnes pratiques contraceptives. Il pense que cela permettrait de limiter le risque de nouvelles infections.
Privé et public
Ces applications mobiles présentent aussi une vraie opportunité pour atteindre les populations à risque. Au printemps dernier, ONUSIDA, l’agence de lutte contre le sida des nations unies, avait lancé une grande consultation sur les bénéfices des réseaux sociaux et des applications mobiles pour transmettre des messages de prévention aux personnes pouvant être particulièrement exposées au VIH.
Elle considérait que que ce moyen était le plus efficace pour dialoguer avec une population fragile, les jeunes homsexuels. Et déjà, elle insistait sur la nécessité de faire collaborer les entreprises privées et les acteurs publics pour faire le meilleur usage de toutes les technologies de l’information et des réseaux sociaux pour améliorer la prévention.