Plus de risques de polypes

Cancer du côlon : les hommes obèses devraient se faire dépister

Les hommes obèses sont 6 fois plus susceptibles d'avoir des polypes dans le côlon par rapport à leurs homologues plus minces. IMC et tour de taille devraient servir à évaluer le risque de cancer colorectal.

  • Par Mathias Germain
  • JAUBERT/SIPA
  • 05 Fév 2014
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    L'obésité est un facteur de risque connu pour de nombreux cancers, notamment le cancer du côlon. Mais jusqu’à présent le lien entre obésité et cancer du côlon était assez peu expliqué. Une étude de l'Université d'État du Michigan apporte quelques éléments d’explication. Les chercheurs ont suivi pendant 18 mois 126 hommes sans problème de santé apparents âgés des 48 à 65 ans. Ces Américains ont eu une coloscopie de routine. « Nous avons constaté que 78 % des participants étaient en surpoids ou obèse, »  a indiqué le Dr Jenifer Fenton, un des auteurs de l’étude. Et chez 30 % d’entre elles, nous avons détecté plus d'un polype grâce à la coloscopie ».

    Ainsi d’après cette étude, les participants obèses sont 6,5 fois plus susceptibles d'avoir trois polypes par rapport à leurs homologues plus minces. De précédents travaux avaient démontré que le risque de cancer colorectal était augmenté de 41 % chez les personnes avec un indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2 par rapport aux personnes avec un IMC inférieur ou égal à 20 kg/m2.


    Les chercheurs de l’université du Michigan sont allés plus loin, en s’intéressant à la présence dans le sérum d’un certain nombre de molécules, notamment la leptine, une hormone qui est sécrétée par le tissu adipeux blanc et agit au niveau du cerveau pour réguler les dépenses énergétiques et la prise alimentaire. Ils ont trouvé que de fortes concentrations sériques de leptine (> 9 ng / ml) sont aussi associées à la présence de polypes carcinogènes. Ainsi, les auteurs suggèrent que la combinaison de l’IMC, du tour de taille et le taux de leptine peut être utilisé pour identifier les personnes à risque accru pour la formation de polypes colorectaux, et notamment d'adénome. Selon eux, une coloscopie de dépistage des personnes atteintes de ces facteurs de risque pourrait diminuer le taux de cancer colorectal.


    Rappelons qu’en France, le cancer colorectal, qui représente la deuxième cause de mortalité par cancer, fait l'objet d'un programme national de dépistage organisé par les pouvoirs publics. Tous les deux ans, les hommes et les femmes de 50 à 74 ans sont invités à réaliser un test de dépistage remis par leur médecin traitant. L'INCa, avec le ministère chargé de la Santé et les régimes d'Assurance maladie, organisent, par ailleurs, au mois de mars, une campagne d'information pour sensibiliser les hommes et les femmes concernés à l'importance du dépistage du dépistage du cancer colorectal.

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