Troubles du sommeil
Un mauvais sommeil à 40 ans ferait vieillir le cerveau de 3 ans
Les quadragénaires qui ont une mauvaise qualité de sommeil, comme des difficultés à s'endormir ou à rester endormies, ont plus de signes de mauvaise santé cérébrale et le cerveau peut prendre jusqu’à près de trois ans de plus.
La clé pour lutter contre le vieillissement cérébral serait de veiller à faire de bonnes nuits à la quarantaine. En effet, une étude, publiée en ligne dans la revue Neurology le 23 octobre 2024, montre qu’avoir un mauvais sommeil à 40 ans ferait vieillir le cerveau de près de 3 ans.
Mauvais sommeil à 40 ans : le cerveau prend jusqu’à 3 ans de plus
Pour mieux comprendre les liens entre les troubles du sommeil et les capacités cognitives, les chercheurs ont réuni 589 personnes qui avaient un âge moyen de 40 ans. Les participants ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes de sommeil au début de la recherche et cinq ans plus tard.
L’étude des réponses a permis d’identifier six mauvaises caractéristiques de sommeil : courte durée de sommeil, mauvaise qualité de sommeil, difficulté à s'endormir, difficulté à rester endormi, réveil matinal et somnolence diurne. Les sondés ont été divisés en trois groupes : ceux qui n'avaient pas plus d'un de ces troubles (70 % des gens), ceux qui en avaient entre deux et trois (22 %), et pour finir ceux qui en avaient quatre ou plus (8 %).
Les volontaires ont également passé un scanner cérébral 15 ans après le lancement de l’étude. Les chercheurs ont utilisé l'intelligence artificielle pour déterminer l'âge du cerveau de chaque participant à partir des images obtenues.
Après la prise en compte de différents facteurs tels que l'âge, le sexe, l'hypertension artérielle et le diabète, les scientifiques ont constaté que les personnes ayant deux ou trois problèmes de sommeil avaient un âge cérébral moyen de 1,6 an de plus que celles qui avait peu ou pas de troubles. Le groupe qui avait le plus grand nombre de mauvaises caractéristiques de sommeil avait en moyenne un cerveau 2,6 ans plus âgé que son âge réel.
"Les problèmes de sommeil ont été liés dans des recherches antérieures à de mauvaises capacités de réflexion et de mémoire plus tard dans la vie, ce qui expose les gens à un risque plus élevé de démence", précise l'auteure de l'étude, Clémence Cavaillès. "Notre étude, qui a utilisé des scanners cérébraux pour déterminer l'âge du cerveau des participants, suggère qu'un mauvais sommeil est lié à près de trois ans de vieillissement cérébral supplémentaires dès l'âge moyen."Sommeil : 4 troubles particulièrement liés au vieillissement cérébral
L’étude a également permis de démontrer que la mauvaise qualité du sommeil, la difficulté à s'endormir ou à rester endormi et le réveil matinal étaient liés à un vieillissement accéléré plus important, en particulier si le patient présentait constamment ces 4 mauvaises caractéristiques sur cinq ans.
"Nos résultats soulignent l'importance de s'attaquer aux problèmes de sommeil plus tôt dans la vie pour préserver la santé du cerveau, y compris le maintien d'un horaire de sommeil cohérent, l'exercice, l'évitement de la caféine et l'alcool avant d'aller au lit et l'utilisation de techniques de relaxation", explique l'auteure Dr Kristine Yaffen de l'Université de Californie à San Francisco dans un communiqué.L’équipe prévoit de concentrer ses futures recherches sur l'identification de nouvelles façons d'améliorer la qualité du sommeil et l'étude de l'impact à long terme du sommeil sur la santé du cerveau chez les jeunes.