L'UNICF s'alarme
Comment la pandémie a fait reculer la vaccination dans le monde ?
L’Unicef a récemment tiré la sonnette d’alarme sur une baisse des taux de couverture vaccinale dans 112 pays. En France, près de 82.000 enfants ont été concernés par une privation d’un ou de plusieurs vaccins entre 2019 et 2021.
Dans un nouveau rapport publié le 20 avril, l’Unicef a alerté sur un recul de la vaccination infantile depuis le début de la pandémie de Covid-19. Selon le document, 67 millions d’enfants dans le monde ont été privés d’un ou de plusieurs vaccins entre 2019 et 2021. L’organisation a également affirmé que les taux de couverture vaccinale sont en baisse dans 112 pays.
Une perte de confiance à l’égard des vaccins
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse de la vaccination infantile. Ce phénomène est notamment lié à la surcharge des systèmes de santé, mais surtout à une perte de confiance des populations par rapport aux vaccins. En France, ce manque de confiance à l’égard de la vaccination est estimé à plus de 11% et à plus de 33% en République de Corée, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Ghana, au Sénégal et au Japon, depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Dans son étude, l’Unicef a constaté que la Chine, l’Inde et le Mexique sont les seuls pays où l’importance de la vaccination infantile est restée stable ou a progressé. "Au plus fort de la pandémie, les scientifiques ont su développer rapidement des vaccins qui ont permis de sauver d’innombrables vies. Malgré ce succès historique, la crainte et la désinformation autour de la vaccination en général se sont pourtant propagées à aussi grande échelle que le virus lui-même (…) Ces données sont un signal d’alerte préoccupant. La confiance à l’égard de la vaccination de routine ne doit pas compter elle aussi parmi les victimes de la pandémie, sous peine de voir prochainement un grand nombre d’enfants succomber à la rougeole, à la diphtérie ou à d’autres maladies évitables", a prévenu Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef.
La nécessité d’un rattrapage vaccinal pour prévenir des flambées épidémiques
En France, près de 82.000 enfants ont été concernés par une privation d’un ou de plusieurs vaccins entre 2019 et 2021. Un constat très inquiétant pour l’Unicef, car "les enfants nés juste avant ou pendant la pandémie auront bientôt dépassé l’âge auquel les vaccins sont habituellement administrés". Il est donc urgent de rattraper les retards de vaccination, afin de réduire les risques de flambées épidémiques.
En 2022, les institutions sanitaires ont constaté une hausse des cas de rougeole. En l’espace de trois ans, le taux de vaccination contre la rougeole a baissé de 5%, passant de 86 à 81%. Le rapport a également indiqué que le nombre d’enfants paralysés après avoir contracté la poliomyélite a augmenté de 16 % sur la même période.
Pour prévenir les risques d’épidémies mondiales, l’Unicef a appelé les gouvernements à mener des campagnes de rattrapage et à intensifier la vaccination afin de protéger les enfants. "La vaccination de routine et la robustesse des systèmes de santé sont nos meilleurs atouts pour éviter de futures pandémies, à l’origine de décès et de souffrances inutiles. L’heure est venue de tirer parti des ressources restées à disposition à l’issue des campagnes de vaccination contre la COVID-19 afin d’investir dans le renforcement des services de vaccination et dans la mise en œuvre de systèmes pérennes, pour chaque enfant", peut-on lire dans le document.