Avancée
Perte de poids extrême : des microprotéines pourraient augmenter l’appétit
La microprotéine Gm8773 pourrait favoriser l’appétit, selon une étude américaine réalisée sur des souris. Une avancée prometteuse pour les personnes malades souffrant d’une importante perte de poids.
On distingue deux sortes de graisse : la graisse brune qui emmagasine les nutriments sous forme de lipides pour les brûler, puis produire de la chaleur et maintenir la température corporelle, et la graisse blanche, appelée "mauvaise graisse", qui stocke les calories en excès sous forme de lipides, mais sans les éliminer.
La présence de microprotéines dans la graisse blanche et brune
Des scientifiques du Salk Institute situé à San Diego (États-Unis) ont récemment observé que la graisse brune et la graisse blanche renferment des milliers de microprotéines jusqu’à alors inconnues. Ils ont également découvert qu’une microprotéine, nommée Gm8773, augmente l’appétit chez les souris. Ces travaux ont été publiés dans la revue Cell Metabolism.
Dans le cadre de cette recherche, l’équipe a utilisé des technologies génomiques afin d’examiner la graisse brune, blanche et beige, un autre type de tissu adipeux qui présente des similitudes avec la graisse brune et blanche, dans des cellules de souris.
Les chercheurs ont observé 3.877 gènes qui produisent des microprotéines dans la graisse blanche et la graisse brune. Pour les besoins de l’étude, ils ont examiné les niveaux de ces gènes chez des rongeurs suivant un régime occidental riche en graisse. Ils ont alors constaté un lien entre des centaines de microprotéines et des modifications du métabolisme des tissus adipeux.
La microprotéine Gm8773 augmenterait l'appétit
Au cours de ces travaux, les scientifiques se sont focalisés sur la protéine Gm8773, située au sein de l’hypothalamus, une glande du cerveau qui assure la régulation de nombreuses fonctions de l’organisme. Selon eux, la localisation de la microprotéine pourrait accroître l’appétit chez les souris. Pour vérifier leur hypothèse, ils ont administré la protéine Gm8773 à des souris obèses. Ces dernières ont consommé davantage de nourriture par rapport aux autres rongeurs.
D’après les chercheurs, un gène humain FAM237B est semblable au Gm8773. Cette microprotéine pourrait donc agir de manière similaire chez l’humain, ce qui pourrait favoriser l’appétit chez les personnes souffrant d'une perte de poids extrême, en particulier celles qui suivent une chimiothérapie. "Nous espérons que cette ressource sera utilisée pour générer de nouvelles hypothèses expérimentales que la communauté scientifique pourra tester dans ses propres laboratoires, et que ce travail conduira à l'identification de nouveaux mécanismes en biologie", a souligné Chris Barnes, co-auteur de l’étude et responsable de la protéomique chez Velia Therapeutics.