Dépistage précoce

Des fourmis "renifleuses" pour repérer les cancers ?

Des fourmis "renifleuses" de cancer ? C’est l’étonnante découverte faite pas une équipe française de recherche, après avoir étudié une espèce, Formica fusca. Celle-ci serait capable de détecter les composés organiques volatils (COV) émis par les cellules cancéreuses.

  • Par Charlotte Arce
  • Antrey/iStock
  • 12 Mar 2022
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    Plusieurs études ont déjà démontré l’incroyable aptitude de certaines races de chiens pour détecter les tumeurs malignes de leur propriétaire. Mais une autre espèce animale pourrait bien leur faire de la concurrence… Les fourmis !

    C’est ce que met en lumière une nouvelle étude française publiée dans la revue IScience. Selon ses auteurs, rattachés au CNRS de l'Université Sorbonne Paris Nord, à l'Institut Curie et à l'Inserm, l’espèce Formica fusca aurait un odorat très développé qu’il serait possible d’exercer à dépister les cellules cancéreuses.

    Une mémoire olfactive au service du dépistage du cancer

    Pour déterminer si les fourmis Formica fusca constituaient l’avenir du dépistage précoce du cancer, les scientifiques ont commencé par exposer 36 fourmis à un échantillon de cellules cancéreuses humaines, échantillon qu’ils ont par la suite associé à une récompense de solution sucrée. Les fourmis ont dans un second temps été exposées à deux odeurs différentes : celle des tumeurs cancéreuses et une autre odeur.

    Les résultats de cette seconde expérience ont montré que les fourmis étaient capables de différencier les deux odeurs, mais aussi de retrouver celle associée à la récompense. Selon les auteurs de l’étude, "les fourmis font la distinction entre les cellules cancéreuses et saines et entre deux lignées cancéreuses".

    Une méthode qui doit faire l’objet de tests cliniques

    D’après les auteurs de l’étude, ce sont les composés organiques volatils (COV) émis par les cellules cancéreuses que les Formica fusca sont capables de pister. D’après le CNRS, "cette première étude montre le potentiel élevé des fourmis, capables d'apprendre très rapidement, à un moindre coût, tout en étant efficaces".

    Les auteurs de l’étude soulignent toutefois la nécessité d’évaluer cette méthode "grâce à des tests cliniques sur un organisme humain complet". Si les résultats sont concluants, elle pourrait toutefois devenir un outil précieux de dépistage précoce. Car, contrairement aux chiens qui doivent suivre une formation de plusieurs mois pour détecter les tumeurs, "les insectes peuvent être facilement élevés dans des conditions contrôlées, ils sont peu coûteux, ils ont un système olfactif très développé et des centaines d'individus peuvent être conditionnés avec très peu d'essais", indiquent les auteurs.

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