HTA
Les femmes victimes d'agressions sexuelles développent plus d'hypertension
L'hypertension est facteur majeur de maladies cardiovasculaires graves telles que l'infarctus ou l'AVC.
Selon une nouvelle enquête publiée dans le Journal of the American Heart Association, les femmes victimes d'agressions sexuelles sur leur lieu de travail sont exposées à un risque accru d'hypertension.
30 000 infirmières suivies
"L'hypertension est une affection prévalente chez les femmes et un important facteur de risque modifiable de maladies cardiovasculaires", expliquent les chercheurs en préambule. "Bien que les violences sexuelles envers les femmes soient courantes, aucune étude prospective n'avait jusqu’ici étudié sur le long terme et à grande échelle la relation entre ces traumatismes et l'hypertension", ajoutent-ils.
Pour pallier ce manque de données, les chercheurs ont donc suivi 30 000 infirmières pendant 7 ans. Au terme du suivi, 7 096 femmes avaient développé de l'hypertension, soit 21% de l'effectif total. 23% d'entre elles avaient également subi une agression sexuelle sur leur lieu de travail, 12% du harcèlement sexuel et 6% les deux événements traumatiques.
"Identifier un éventuel mécanisme sous-jacent"
"Par rapport aux femmes non exposées, celles qui ont été victimes à la fois d'une agression sexuelle et d'un harcèlement sexuel sur le lieu de travail présentaient le risque le plus élevé de souffrir d'hypertension", ont constaté les chercheurs après avoir croisé toutes les données. Le même phénomène a été observé, dans une moindre mesure, chez les infirmières victimes uniquement de harcèlement sexuel ou d'agression sexuelle.
"La réduction de cette violence est importante en soi et peut également améliorer la santé cardiovasculaire des femmes", écrivent-ils donc."Cette étude souligne pourquoi il est important pour la recherche en santé d'examiner les expériences des femmes en matière d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel au travail. De futures recherches pourront s'appuyer sur ces résultats pour déterminer si la violence sexuelle et l'hypertension artérielle sont liées de manière causale et identifier un éventuel mécanisme sous-jacent", conclut Laura Rowland, chercheuse au National Institute of Mental Health.