Mystère médical

Moins de bébés prématurés lors du premier confinement

Durant le premier confinement en 2020, la prématurité a diminué d’environ 6 %, et les chercheurs ont du mal à comprendre pourquoi. 

  • Par Mathilde Debry
  • Tahir YILDIZ / istock.
  • 17 Fév 2022
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    En France métropolitaine, durant le premier confinement en 2020, la prématurité a diminué d’environ 6 %, selon une nouvelle enquête de Santé Publique France. Cette baisse s’est amorcée dès le début du mois de mars et s’est poursuivie quelques semaines après la fin des restrictions sanitaires.

    Plusieurs hypothèses

    "Elle concerne principalement la prématurité dite tardive (35-36 semaines d’aménorrhée)", précise Santé Publique France. Entre le 17 mars et le 10 mai 2020, 96 076 accouchements avec naissance d’un enfant unique ont été enregistrés, dont 4 799 bébés prématurés. Durant cette période, le taux de prématurité est donc de 5 %, contre 5,4 % sur la même période des années 2016-2019 regroupées. Le taux de prématurité tardive est quant à lui de 3,1 % (contre 3,4 %).

    Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène, mais ses causes exactes restent à ce jour inconnues. Les spécialistes pensent notamment qu’il pourrait être du à une diminution des autres infections par les gestes barrières, au repos des femmes enceintes confinées ou encore à la baisse de la pollution atmosphérique...  

    Le rôle du SARS-CoV-2

    "La diminution de la prématurité n’est observée que dans les territoires avec faible circulation du SARS-CoV-2 sur cette période", ajoutent par ailleurs les experts en santé publique. L’absence de baisse dans les zones de moyenne ou de forte circulation virale peut cette fois s’expliquer par une plus forte proportion de femmes enceintes atteintes par la Covid-19, avec un risque d’accouchement prématuré plus élevé.

    Ce recul de la prématurité ne s’est pas accompagné de changements importants dans les pratiques médicales ou le recours aux soins au moment de l’accouchement (le taux de césariennes est par exemple resté stable durant le confinement, NDLR). "Ces résultats permettent d’exclure l’hypothèse d’une baisse de la surveillance prénatale en lien avec un moindre recours aux soins durant cette période", analyse Santé Publique France. "De plus, la stabilité des taux de mortinatalité par interruption médicale de grossesse montre qu’il n’y a pas eu de modification pour le recours aux soins en cas d’anomalie foetale grave", conclut l’agence de santé.

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