Covid-19
Réouverture boîtes de nuit : un test pour savoir s'il y a des risques
Pour évaluer le risque de transmission du virus dans les boîtes de nuit, deux tests vont être menés ce week-end à Paris.
Après plus de 15 mois de fermeture, les discothèques vont pouvoir retrouver du public à partir du 9 juillet. L’accès sera réservé à ceux qui pourront présenter un pass sanitaire qui justifiera d’une vaccination complète, d’un test PCR négatif récent ou d’une infection dans les six mois précédents. À l’intérieur, une jauge de 75% devra être respecté mais la pleine capacité d’accueil sera possible à l’extérieur. Par ailleurs, le port du masque ne sera pas obligatoire mais uniquement recommandé, comme l’a précisé le gouvernement.
Évaluer le risque de transmission entre vaccinés dans un lieu clos
Pour accompagner cette réouverture, une expérimentation, baptisée “Reviens la nuit”, va être menée ce week-end afin d’évaluer le risque que cela représente pour les contaminations. Au total, 4 400 volontaires âgés de 18 à 49 ans se réuniront dans deux boîtes de nuit ce samedi soir de 23 heures à 6 heures, en l’occurrence le Cabaret sauvage (XIXe arrondissement) et la Machine du Moulin Rouge (XVIIIe). Chacun des participants devra justifier d’une vaccination complète depuis deux semaines, deux injections ou une seule dose pour ceux qui ont déjà été infectés, et de ne pas présenter de comorbidités afin d’assister aux shows animés par des DJ réputés, dont Laurent Garnier, Étienne de Crécy ou Pedro Winter.
Afin d’évaluer différentes situations, 2 200 volontaires resteront chez eux quand l’autre moitié passera sa soirée répartie dans les deux discothèques. L'objectif est de comparer les deux situations pour savoir quel est le risque de transmission du virus entre personnes vaccinées réunies dans un lieu clos sans port obligatoire du masque. Afin d’étudier les risques, les participants devront faire un test PCR par prélèvement de salive dans les trois jours avant la soirée et un autre sept jours après la soirée. Les éventuels porteurs de virus ne sont pas exclus, sauf s’ils présentent des symptômes.
Des résultats pas avant la fin juillet
Cette expérience a été proposée par trois jeunes infectiologues parisiens qui indiquent que c’est une première mondiale. “Aucune étude n’a encore testé la transmission entre personnes vaccinées dans des lieux fermés”, souligne Jeremy Zeggagh, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis, l’un des coordinateurs de ce test piloté par l’APHP et l’agence ANRS/Maladies émergentes, dans un communiqué en date du 23 juin.
Les résultats de l’étude ne sont pas attendus avec la fin juillet, voire le mois d’août, interrogeant sur la pertinence d’une telle expérimentation alors que les discothèques auront rouvert depuis un certain temps. “Fin août-début septembre, les mesures doivent être réévaluées. Nous espérons apporter des réponses scientifiques à cette date”, répond Jeanne Goupil, infectiologue à l’hôpital Avicenne.