Coronavirus
Covid-19 : les essais sur le médicament anakinra suspendues, ceux sur le vaccin d’Oxford reprennent
Les essais sur le médicament anakrina, qui a d'abord présenté des résultats encourageants pour soigner les formes sévères de la Covid-19, ont été arrêtés suite à une surmortalité inexpliquée. Le candidat vaccin développé par Oxford et AstraZeneca reprend lui ses essais menés à travers le monde.
La course au traitement et au vaccin contre la Covid-19 est semée d’embûches. Les différents essais cliniques avancent au grès des réactions sur les volontaires qui reçoivent les traitements tests. Les essais sur le médicament anakrina, développé par des chercheurs du CHU de Tours, pour prendre en charge les patients atteints de la Covid-19 sont à l’arrêt après une surmortalité inexpliquée parmi les participants. Le candidat-vaccin développé par des scientifiques d’Oxford en partenariat avec le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca reprend lui ses essais un temps interrompius après qu’un patient soit tombé malade de manière inexpliquée en septembre dernier.
L’anakrina responsable d’une surmortalité inexpliquée
Les essais cliniques sur le médicament anakrina, initialement utilisé pour soigner des maladies rhumatismales, sont pour l’heure suspendus. Un essai clinique qui évalue son efficacité dans la prise en charge des patients infectés par la Covid-19 a présenté une surmortalité inexpliquée chez les volontaires, a précisé l'agence du médicament ANSM dans un communiqué publié le 29 octobre. Cet essai, conduit par des chercheurs du CHU de Tours sur une trentaine de patients, a montré “un effet délétère de l'anakinra [qui] ne peut être exclu dans la mesure où les informations disponibles à ce stade ne permettent pas d'expliquer cette différence” avec le groupe qui n’a pas été traité avec ce médicament, a justifié l’ANSM. Les autres essais cliniques avec l'anakinra dans le cadre de la Covid-19 sont également suspendus, a indiqué l’ANSM.
L’anakirina a, dans un premier temps, donné des résultats jugés “encourageants” par des chercheurs du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph (GHPSJ) dans une étude publiée le 29 mai dernier dans la revue The Lancet Rheumatology. Ce médicament a permis de réduire le risque de décès pour les patients atteints de formes graves. En ciblant l'interleukine-1 (IL-1), une des cytokines impliquées dans la tempête inflammatoire qui déclenche la détresse respiratoire aiguë, l’anakrina a porté l’espoir d’un traitement efficace pour soigner les infections graves à la Covid-19.
Les résultats du candidat vaccin espérés pour la fin de l’année
Le candidat-vaccin développé par des chercheurs de l’université britannique Oxford, en partenariat avec le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca, retrouve, lui, la phase des essais cliniques. Ces derniers avaient été interrompus en septembre dernier après qu’un patient soit tombé malade de manière inexpliquée. La FDA, l’agence américaine du médicament, a annoncé dans un communiqué paru le 23 octobre dernier la reprise des essais cliniques du vaccin aux États-Unis, les considérant comme sûrs.
Ces essais avaient par ailleurs déjà repris au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud et au Japon. “La reprise des essais cliniques dans le monde entier est une excellente nouvelle car elle nous permet de poursuivre nos efforts pour développer ce vaccin afin de contribuer à vaincre cette terrible pandémie. Nous devons être rassurés par le soin apporté par les régulateurs indépendants pour protéger le public et s'assurer que le vaccin est sûr avant d'être approuvé pour son utilisation”, s’est félicité Pascal Soriot, le PDG d’AstraZeneca dans le communiqué.
Ce vaccin, baptisé AZD1222, est à la phase 3 des essais cliniques, la dernière avec une éventuelle commercialisation. L'entreprise pharmaceutique espère présenter les derniers résultats d'ici la fin de l’année.