Peste bubonique
Un cas de peste bubonique détecté en Chine
Les autorités sanitaires chinoises ont annoncé le déclenchement d’une alerte de niveau 3 après la découverte d’un cas de peste bubonique dans la région autonome de Mongolie-Intérieure, au nord de la Chine.
Un berger de Bayun Nur, une ville de la région autonome de Mongolie-Intérieure (Chine), a été contaminé par la peste noire. Inquiètes, les autorités locales ont lancé une alerte sanitaire.
Le patient aurait été contaminé en mangeant une marmotte malade, selon les premières hypothèses scientifiques. Mis en quarantaine, le berger s’est vite rétabli. Dans l'intervalle, la Chine a émis une alerte de niveau 3 pour interdire la chasse et la consommation de marmottes, connues pour être des vecteurs de la pathologie. La croyance locale veut que la consommation de ce petit mammifère, mangé cru, maintienne en bonne santé. Deux personnes sont mortes de cette coutume l’année dernière dans une région voisine.
Risque d’épidémie
“Actuellement, il y a un risque d’épidémie de peste. La population locale doit en prendre conscience et signaler rapidement toute situation sanitaire anormale", rapporte le China Daily.
La pandémie de peste bubonique, ou peste noire, a été la plus meurtrière de l'histoire de l'humanité. Autour de 1350, la maladie fait en quelques années environ 50 millions de morts, dont 25 millions sur le continent européen, soit la moitié de la population de l'époque.
Causée par la bactérie Yersinia pestis, la peste bubonique provoque dans un premier temps de la fièvre, des maux de tête et des vomissements semblables à ceux de la grippe. Non traitées, 90% des personnes atteintes en meurent. Aujourd’hui, des antibiotiques courants, comme la streptomycine et la gentamycine, débarrassent rapidement le corps de la bactérie Yersinia pestis.
1 000 à 2 000 cas de peste noire chaque année
On signale en moyenne 1 000 à 2 000 cas de peste noire chaque année dans le monde. Très peu présente dans les pays occidentaux, la maladie sévit surtout en République démocratique du Congo, à Madagascar et au Pérou.
“L’une des explications pourrait être la baisse de la vigilance des autorités de santé au fil des ans. Tant qu’un pays se sait infecté par la peste, de nombreuses mesures de surveillance sont mises en place et les traitements antibiotiques mis en place. Avec ces précautions, l’épidémie ne prend pas. Mais comme les cas deviennent rares, certains pays baissent la garde", avance Jean-François Lemoine, médecin journaliste et fondateur de Pourquoi docteur.
“La dernière grande épidémie en France date d’il y a trois siècles ! Entre 1720 et 1723, une épidémie de peste à Marseille et sa région avait fait près de 120 000 morts sur les 400 000 habitants que la région comptait à cette époque", conclut notre expert, qui assure cependant que la multiplication des rats à Paris pourrait devenir un problème de santé publique.