Journée internationale de la NASH

Nash : le diagnostic délicat de la maladie du foie gras non alcoolique

Cette journée internationale de la NASH est l'occasion de rappeler combien établir le diagnostic de cette maladie silencieuse peut être long et ponctué d'étapes complexes. Les connaître peut aider le patient à mieux comprendre ce qu'il traverse. 

  • Par Anaïs Col
  • wutwhanfoto/istock
  • 12 Jun 2020
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    La NASH, pour Non Alcoholic Steato Hepatitis, ou stéatohépatite non alcoolique en français, est plus communément appelée maladie du foie gras non alcoolique (ou encore maladie du soda). Fléau des temps modernes, la NASH est l’affection hépatique chronique la plus fréquente chez les populations occidentales, notamment à cause de la prévalence grandissante de l'obésité et du diabète de type 2. 

    Les hommes plus concernés que les femmes

    Pathologie associée au syndrome métabolique (obésité abdominale, cholestérol, diabète, hypertension, etc.), la NASH se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie, qui survient en dehors de toute consommation excessive d'alcool. Sans traitement, elle peut aboutir à une cirrhose ou un cancer du foie. En 2019, en France, selon une étude réalisée à partir de la cohorte CONSTANCES, 16,7% de la population incluse présentait une NASH : 24,6% des hommes et 10,1% des femmes. Le nombre de cas augmente avec l'âge et atteint 36,2% chez les hommes de 68-78 ans. Enfin, elle concernerait 79,7% des obèses et 63% des diabétiques.

    La plupart des personnes souffrant d'une NASH sont asymptomatiques, ce qui complique le diagnostic. Néanmoins, il arrive parfois qu'elles ressentent une légère fatigue, des malaises ou une gêne abdominale. C'est pourquoi cette maladie est recherchée chez les personnes souffrant de diabète de type 2, d'obésité, d'apnée du sommeil, d'un syndrome métabolique, d'un niveau élevé chronique des enzymes hépatiques ou encore d'une hyperferritinémie. 

    Consommation d'alcool, IMC, tension artérielle

    Pour établir son diagnostic, le médecin traitant questionnera son patient sur sa consommation d'alcool, qui sera jugée faible lorsqu'elle n'excède pas 20 g/jour chez les femmes et 30 g/jour chez les hommes. Il s'assurera également que son patient ne prend pas de médicaments propices à la stéatose hépatique, mesurera son IMC ainsi que sa tension artérielle. Le tour de taille est également un indicateur qu'il prendra en compte, l’excès de graisse accumulée au niveau de l'abdomen étant un facteur de risque. Le tour de taille sera jugé élevé s'il excède 80 cm pour une femme et 94 cm pour un homme. 

    Un bilan sanguin permettra d'établir la formule sanguine du patient pour déterminer “le nombre de cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) et leurs caractéristiques”, explique le site de l'Assurance maladie Ameli. Le dosage de la glycémie (taux de sucre dans le sang), celui des enzymes hépatiques, un bilan lipidique “pour mesurer le cholestérol total, le HDL-cholestérol, le LDL-cholestérol”, un test d’insulinorésistance et enfin un bilan du fer peuvent également aider à établir un diagnostic. 

    Afin de le confirmer, le médecin pourra prescrire une échographie abdominale pour observer la structure du foie et rechercher une éventuelle fibrose, de même qu'une ponction biopsie hépatique lorsque cela sera indispensable. En posant le diagnostic d'une NASH, le médecin recherchera ensuite des traces éventuelles de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, d'une apnée du sommeil, d'une ostéoporose, un syndrome des ovaires polykystiques ou encore d'une hyperthyroïdie. 

    Savoir que la NASH est une maladie silencieuse et connaître la complexité de ces étapes de diagnostic peut faciliter une prise en charge précoce.

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