Covid-19
Un laboratoire chinois entame la deuxième phase d'essais cliniques pour trouver un vaccin contre le coronavirus
Un laboratoire chinois, connu pour avoir été le premier au monde à vendre en 2009 un vaccin contre la fièvre porcine H1N1, a annoncé qu'il allait bientôt entamer la phase 2 dans sa recherche d’un vaccin contre le Covid-19. Celle-ci portera sur 600 volontaires.
L’un des cinq laboratoires autorisés à faire des essais cliniques dans la recherche d’un vaccin contre la Covid-19 a ouvert ses portes à des journalistes de Franceinfo pour rendre compte de l’avancée de leurs travaux. Situé à Changping, dans la grande banlieue de Pékin, il est actuellement en phase 2 du vaccin expérimental dont les tests portent sur 600 volontaires.
La phase 3 peut-être en Europe
Le vaccin sur lequel travaillent les chercheurs du laboratoire s’appelle “Coronavac”. Étant donné l’urgence de la situation, ils font au mieux pour que celui-ci soit disponible aussi vite que possible. “En raison de l’urgence de la situation, on fait des essais simultanés sur les souris et les singes. Ça nous fait gagner du temps mais les coûts sont plus importants”, témoigne Pei Cheng Liu, l’un des directeurs du laboratoire.
Les travaux avancent vite puisque le laboratoire entamera bientôt la deuxième phase des essais cliniques qui portera sur 600 volontaires.“Nous allons bientôt démarrer l’essai sur des personnes âgées, des jeunes et des enfants, précise Pei Cheng Liu. Nous sommes en train de parler de la troisième phase de l’essai clinique avec l’OMS et des pays étrangers. Nous avons signé des accords de confidentialité, je ne peux pas en dire plus. Nous négocions en Asie, en Europe et en Amérique du Sud. On aimerait faire la troisième phase de l’essai clinique en Europe.”
Un vaccin espéré fin 2020, début 2021
Il y a quelques jours, la Chine a annoncé vouloir commercialiser un vaccin dès la fin 2020 ou début 2021. À Wuhan, d’où est partie la pandémie, les essais cliniques sur les volontaires ont déjà débuté. Ils sont supervisés par la générale Chen Wei, sur une base militaire. “Dix minutes après l’injection, j’ai eu des symptômes de diarrhée, relate Huang Shiyue, qui fait partie des volontaires. Chen Wei est venue me voir. J’avais aussi des problèmes de rythme cardiaque. Elle m’a dit que d’autres volontaires avaient eux aussi ces symptômes dans la première phase d’essai clinique. Elle m'a dit : ‘Ne t’inquiète pas, c’est normal’. Deux jours après, j’ai eu de la fièvre mais pas de souci, elle est tombée le lendemain. J’ai été fatiguée, j’avais envie de dormir pendant 14 jours. Maintenant c'est fini !”, se réjouit-elle.