Fibrillation atriale

Le stress lié au travail accroît le risque d’arythmie cardiaque

Au travail, le stress causé par des tensions et un déséquilibre entre les efforts appliqués et les récompenses reçues peuvent augmenter le risque de fibrillation atriale, selon une étude.

  • Par Stanislas Deve
  • Jirapong Manustrong / istock
  • 14 Aoû 2024
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    Touchant environ 1 % de la population en France, la fibrillation auriculaire (ou atriale) est la forme la plus courante d'arythmie, un rythme cardiaque anormal. Elle peut entraîner un accident vasculaire cérébral, une insuffisance cardiaque ou d'autres complications cardiovasculaires. Le vieillissement, la prédisposition familiale mais aussi l’obésité, l’apnée du sommeil ou encore l’anxiété chronique peuvent favoriser son apparition.

    Pour la première fois, une équipe de chercheurs s’est penchée sur les effets indésirables de deux facteurs de stress psychosociaux au travail – la tension professionnelle et le déséquilibre entre les efforts appliqués et les récompenses reçues – sur le risque de fibrillation atriale (FI). Ses conclusions ont été publiées dans le Journal of the American Heart Association.

    Le stress lié au travail peut augmenter jusqu’à 97 % le risque de fibrillation atriale

    La tension professionnelle fait référence à un environnement de travail dans lequel les salariés sont confrontés à des exigences élevées (lourde charge de travail, délais serrés...) et ont un faible contrôle sur la prise de décision et l’exécution des tâches. Quant au déséquilibre effort-récompense, il est perçu lorsque les salariés s’investissent beaucoup dans leur travail, mais perçoivent les récompenses qu'ils obtiennent en retour (salaire, reconnaissance, sécurité de l'emploi) comme insuffisantes ou inégales à leur performance.

    Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux de près de 6.000 adultes occupant "des postes de cols blancs" au Canada et suivis, à partir d’un âge moyen de 45 ans, pendant une période de dix-huit ans. Ils ont ensuite évalué le stress lié au travail des participants sur la base de questionnaires.

    Résultat, les employés se déclarant exposés à une forte tension professionnelle avaient un risque 83 % plus élevé de développer une FI par rapport aux travailleurs non affectés par ce facteur de stress. Ceux qui se plaignaient d’un déséquilibre effort-récompense présentaient, de leur côté, un risque 44 % plus élevé par rapport aux autres. Et c’est encore pire lorsque les deux facteurs de stress se combinent : le risque de FI bondit de 97 %.

    Réduire le stress au travail pour réduire la pression artérielle

    "Notre étude suggère que les facteurs de stress liés au travail devraient être inclus dans les stratégies préventives", affirme le professeur Xavier Trudel, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. "Reconnaître et traiter les facteurs de stress psychosociaux au travail sont nécessaires pour favoriser des environnements sains qui profitent à la fois aux individus et aux organisations où ils travaillent."

    Il a été démontré, selon l’équipe de chercheurs, "qu’une intervention organisationnelle conçue pour réduire les facteurs de stress psychosociaux au travail [...] réduisait efficacement les niveaux de pression artérielle". Parmi les changements opérés : la mise en œuvre d'horaires de travail flexibles, le ralentissement de la mise en œuvre d'un grand projet pour éviter une hausse de la charge de travail, ou encore la tenue de réunions entre les gestionnaires et les employés pour discuter des défis quotidiens.

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